Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pot à onguent. Vue généraleImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à onguent. DessusImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à onguent. DessousImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à onguent. Détail de l'inscriptionImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-4 > Opération 23 > Sous-opération A > Lot 14 > Numéro de catalogue 445

Contexte(s) archéologique(s)

Incendie
Institutionnel
Parlement

Région administrative

Montréal

MRC

Montréal

Municipalité

Montréal

Fonction du site

domestique
commerciale
technologique
institutionnelle

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le pot à onguent a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il a été retrouvé sur le site archéologique du Marché-Sainte-Anne-et-du-Parlement-du-Canada-Uni dans un contexte daté entre 1844 et 1849.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le pot à onguent en terre cuite fine est fort probablement fabriqué en Angleterre avant 1849, d'après le contexte de sa découverte. Cependant, à cette époque, il existe aussi des productions d'onguents américains ou même canadiens et le pot pourrait être produit en Amérique du Nord.

Le pot à onguent est un récipient de pharmacie utilisé pour conserver des lotions à base de corps gras destinées aux soins corporels. Il peut s'agir d'un onguent pour la peau, pour la barbe ou les cheveux, ou encore de dentifrice par exemple. Ces pots peuvent avoir une inscription imprimée sur la surface du couvercle, mais celui-ci est complètement noirci après une exposition à une source de chaleur intense. Une inscription moulée en creux sous sa base permet cependant de savoir qu'il contenait 2 oz de produit, soit 60 ml.

Le pot à onguent est mis au jour en 2013 sur le site archéologique du Marché-Sainte-Anne-et-du-Parlement-du-Canada-Uni, situé à Montréal. Afin d'apaiser les tensions causées par la révolte des Patriotes de 1837-1838, Lord Durham (1792-1840), gouverneur général de l'Amérique du Nord britannique et commissaire enquêteur, propose l'union du Haut et du Bas-Canada. L'acte d'union est adopté en juillet 1840, et Kingston est désignée première capitale de la province du Canada. Dès 1843, cette fonction est déménagée à Montréal, étant une métropole commerciale bilingue et géographiquement bien placée entre les deux provinces. Le Parlement est alors installé dans le marché Sainte-Anne, construit en 1834 et le plus moderne et l'un des plus prestigieux bâtiments montréalais. Ce dernier est rénové dès mars 1844, puis le Parlement accueille les premiers débats peu après. Débattues depuis février 1849, les mesures devant dédommager les victimes de l'armée pendant les rébellions ravivent les tensions. Accueillie le 25 avril 1849, la Loi sur l'indemnisation éveille la fureur de la population et une large foule vient manifester autour du Parlement le soir même, incendiant le bâtiment et bloquant l'accès aux pompiers. Les ruines du Parlement, qui s'est écroulé sous les flammes, sont ensevelies, et le siège est déménagé à Toronto.

L'objet a été retrouvé dans les décombres du corps central sud du Parlement. Au rez-de-chaussée de cette partie du bâtiment se trouvait un grand hall d'entrée, tandis que des buvettes et le bureau du sergent d'armes étaient au premier étage. Le deuxième étage était occupé par la bibliothèque de l'Assemblée législative. Le pot a été restauré en 2016.

Cet objet s'ajoute à un corpus important d'artéfacts liés à l'hygiène qui a été mis au jour dans les contextes du Parlement. En plus d'installations modernes de « water-closets », plusieurs ensembles de toilette comportant des boîtes à savon, des brosses à dents, des brocs et des cuvettes ont été d'usage sur le site entre 1844 et 1849. Ils viennent illustrer une activité surprenante pour un lieu de travail, mais bien documentée lors des fouilles archéologiques. Il apparait donc que les parlementaires et les fonctionnaires tenaient à maintenir une bonne hygiène personnelle sur leur lieu de travail. Un simple rasage ou la possibilité de se rafraichir devait procurer un confort bienvenu après de longues périodes de débat parlementaire, qui duraient parfois la nuit entière.

RÉFÉRENCES

Ethnoscop inc. Marché Sainte-Anne/Parlement du Canada-Uni, Montréal (BjFj-4). Campagne de fouilles de 2013. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Quartier international/Pointe-à-Callière/Ville de Montréal/MCC, 2014. 50 p.