Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Bouteille à boisson alcoolisée de forme cylindrique allongée. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collection Parcs Canada
Bouteille à boisson alcoolisée de forme cylindrique allongée. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collection Parcs Canada
Bouteille à boisson alcoolisée de forme cylindrique allongée. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collection Parcs Canada
Bouteille à boisson alcoolisée de forme cylindrique allongée. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collection Parcs Canada
Bouteille à boisson alcoolisée de forme cylindrique allongée. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collection Parcs Canada
Bouteille à boisson alcoolisée de forme cylindrique allongée. Détail du goulotImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collection Parcs Canada

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

16G > Opération 8 > Sous-opération A > Lot 32 > Numéro de catalogue 34Q
BiFh-10 > Opération 8 > Sous-opération A > Lot 32 > Numéro de catalogue 34Q

Contexte(s) archéologique(s)

Fort
Latrines

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La bouteille à boisson alcoolisée de forme cylindrique allongée a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle représente la consommation d'alcool dans les forts militaires. Puisqu'elle est d'origine britannique, elle témoigne aussi du commerce illicite ayant lieu sur la frontière de la rivière Richelieu sous le Régime français (1608-1759).

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La bouteille à boisson alcoolisée est fabriquée en Angleterre au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle. La bouteille en verre transparent de couleur vert foncé a une forme cylindrique allongée et est soufflée au moule en creux. Elle est utilisée pour entreposer le vin, le transporter du cellier à la table et pour en faire le service.

La bouteille, provenant du fort militaire de Chambly, pourrait avoir été utilisée pour servir de l'alcool à la cantine du fort. Bien qu'elle ait été produite en Angleterre, il est possible que cette bouteille ait contenu un alcool de production française. En effet, à l'époque, la France ne parvenait pas à produire suffisamment de bouteilles pour entreposer sa propre production de vin. Il devenait alors nécessaire d'importer de nombreux récipients provenant d'Angleterre. Il est également possible qu'il s'agisse d'un produit ayant été saisi par les Français devant contrôler le commerce illicite qui se déroulait le long de la rivière Richelieu, ou encore d'un produit ayant servi à la consommation des militaires britanniques nouvellement en poste au fort de Chambly après la Conquête.

La bouteille à boisson alcoolisée est mise au jour entre 1976 et 1978 sur le site du Fort-Chambly, situé sur la rive ouest de la rivière Richelieu au pied des rapides de Chambly, dans la municipalité du même nom. Au tout début de la colonie de Ville-Marie, les guerres franco-iroquoises (1643-1667 et 1684-1701) font rage et plusieurs établissements français sont attaqués. Afin de sécuriser la région montréalaise, les autorités françaises envoient dans la colonie le régiment de Carignan-Salières en 1665. Dès lors, ces militaires entreprennent la construction de cinq postes le long de la rivière Richelieu, correspondant aux forts de Sorel, Saint-Jean, Saint-Louis (Chambly), Sainte-Thérèse et Sainte-Anne. La rivière constitue alors une voie d'accès naturelle et efficace en provenance des colonies anglaises et de la région d'Albany. À l'issue de la signature de paix conclue à Trois-Rivières en 1667, la limite méridionale de la frontière est réduite à Chambly et les postes les plus au sud sont abandonnés. À la reprise des hostilités, d'importants travaux sont entrepris à Chambly et un nouveau fort y est construit. Après quelques réparations réalisées en 1693, le fort est incendié en 1702. Il est immédiatement rebâti en bois, mais devant les rumeurs persistantes d'une attaque anglaise, le fort est entièrement reconstruit en pierre. L'importance stratégique de ce poste ne se démentit pas tout au long du Régime français et le fort Chambly a chaque fois joué un rôle clé lors des divers conflits. En temps de paix, une garnison demeure tout de même au fort afin d'y assurer un contrôle du commerce illicite sur la rivière Richelieu.

L'objet a été découvert dans les latrines du fort. La fouille de ces latrines a livré plusieurs objets de fabrication française et britannique à l'intérieur de contextes mélangés, mêlant des objets du Régime britannique (1760-1867) à des objets plus anciens. La bouteille est actuellement exposée au musée du fort Chambly.

RÉFÉRENCES

BOSSCHE, Willy Van den. Antique glass bottles : their history and evolution (1500-1850). Woodbridge, Antique Collector's Club, 2001. 439 p.
CHARTRAND, René. Le patrimoine militaire canadien : d'hier à aujourd'hui. Tome 1 : 1000-1754. Montréal, Art Global, 1993. 239 p.
DÉCARIE-AUDET, Louise, Nicole GENÊT et Luce VERMETTE. Les objets familiers de nos ancêtres. Montréal, Les Éditions de l'Homme, 1974. 304 p.
FRANÇOIS, Miville-Deschênes. Quand ils ne faisaient pas la guerre ou l’aspect domestique de la vie militaire au fort Chambly pendant le régime français d’après les objets archéologiques. Ottawa, Lieux et parcs historiques nationaux, Environnement Canada-Parcs, 1987. 113 p.
NOËL HUME, Ivor. A guide to artifacts of colonial America. Philadelphie, University of Philadelphia Press, 2001. 323 p.