Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragments de bol. Côté extérieurImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collection Parcs Canada
Fragments de bol. Côté intérieurImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collection Parcs Canada
Fragments de bol. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collection Parcs Canada
Fragments de bol. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collection Parcs Canada

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

16G > Opération 8 > Sous-opération A > Lot 32 > Numéro de catalogue 27Q
BiFh-10 > Opération 8 > Sous-opération A > Lot 32 > Numéro de catalogue 27Q

Contexte(s) archéologique(s)

Fort
Latrines

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les fragments de bol en porcelaine orientale ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un type d'objet luxueux qu'il est rare de retrouver en contexte militaire.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les fragments de bol sont liés à un récipient qui serait fabriqué en Chine, possiblement lors de la seconde moitié du XVIIIe¿siècle. L'objet incomplet en fine porcelaine dure est orné d'un décor polychrome vert, jaune et brun représentant des motifs végétaux. Il semble également porter des traces de dorure.

Appréciés pour leur résistance à la chaleur, leurs qualités esthétiques et leur exotisme, les bols de porcelaine chinoise servent principalement à la consommation de boissons chaudes, dont le thé, le café et le chocolat. Ces bols peuvent également servir des condiments ou du sucre.

Les fragments de bol sont mis au jour entre 1976 et 1978 sur le site du Fort-Chambly, situé sur la rive ouest de la rivière Richelieu au pied des rapides de Chambly, dans la municipalité du même nom. Au tout début de la colonie de Ville-Marie, les guerres franco-iroquoises (1643-1667 et 1684-1701) font rage et plusieurs établissements français sont attaqués. Afin de sécuriser la région montréalaise, les autorités françaises envoient dans la colonie le régiment de Carignan-Salières en 1665. Dès lors, ces militaires entreprennent la construction de cinq postes le long de la rivière Richelieu, correspondant aux forts de Sorel, Saint-Jean, Saint-Louis (Chambly), Sainte-Thérèse et Sainte-Anne. La rivière constitue alors une voie d'accès naturelle et efficace en provenance des colonies anglaises et de la région d'Albany. À l'issue de la signature de paix conclue à Trois-Rivières en 1667, la limite méridionale de la frontière est réduite à Chambly et les postes les plus au sud sont abandonnés. À la reprise des hostilités, d'importants travaux sont entrepris à Chambly et un nouveau fort y est construit. Après quelques réparations réalisées en 1693, le fort est incendié en 1702. Il est immédiatement rebâti en bois, mais devant les rumeurs persistantes d'une attaque anglaise, le fort est entièrement reconstruit en pierre. L'importance stratégique de ce poste ne se démentit pas tout au long du Régime français et le fort Chambly a chaque fois joué un rôle clé lors des divers conflits. En temps de paix, une garnison demeure tout de même au fort afin d'y assurer un contrôle du commerce illicite sur la rivière Richelieu.

L'objet a été découvert dans les latrines du fort Chambly. La fouille de ces latrines a livré plusieurs objets de fabrication française et britannique à l'intérieur de contextes mélangés, mêlant des objets du Régime britannique (1760-1867) à des objets plus anciens. Il s'agit d'un objet témoignant d'une certaine aisance. Le nombre minime de porcelaines mises au jour au fort Chambly témoigne bien de la rareté de tels biens.

Les fragments de bol sont actuellement exposés au musée du fort Chambly.

RÉFÉRENCES

FRANÇOIS, Miville-Deschênes. Quand ils ne faisaient pas la guerre ou l’aspect domestique de la vie militaire au fort Chambly pendant le régime français d’après les objets archéologiques. Ottawa, Lieux et parcs historiques nationaux, Environnement Canada-Parcs, 1987. 113 p.
GENÊT, Nicole et Camille LAPOINTE. La porcelaine chinoise de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 92. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1994. 205 p.
NOËL HUME, Ivor. A guide to artifacts of colonial America. Philadelphie, University of Philadelphia Press, 2001. 323 p.