Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DcEs-1 > Opération 3 > Sous-opération U > Lot 3

Contexte(s) archéologique(s)

Habitation, maison

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le batte-feu a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est représentatif des objets en usage dans les postes de traite. Il a également été choisi parce qu'il peut témoigner des échanges commerciaux avec les Autochtones.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le batte-feu est probablement fabriqué en Angleterre et date de la seconde moitié du XVIIIe¿siècle. En forme de «¿D¿», le batte-feu en acier est fait d'une bande rectangulaire plate, appelée la zone de frappe, qui est surmontée à chaque extrémité d'une mince tige repliée parallèlement à la base pour former une poignée à deux tenons. L'extrémité des tenons est ourlée vers l'extérieur. Avant 1860, la manière la plus courante d'obtenir de l'acier est de prendre du fer forgé et de le soumettre à une forte chaleur en présence d'un matériau riche en carbone dans une boîte ou un contenant scellé. Le processus, appelé cémentation, permet au carbone de pénétrer la surface du fer forgé et d'en faire de l'acier, dont la qualité varie selon la durée du traitement.

Le batte-feu est un outil utilisé pour allumer un feu. En le frappant contre une pierre de silex, il crée des étincelles servant à embraser un morceau d'amadou. Il est l'ancêtre du briquet. Le batte-feu est couramment utilisé dans les postes de traite comme objet domestique ainsi que comme objet de traite avec les Autochtones. Ce batte-feu est l'un des deux types de batte-feu disponibles au cours de la période coloniale, l'autre étant le batte-feu à corps oblong.

Le batte-feu est mis au jour à l'été¿2016 sur le site patrimonial du Poste-de-Traite-de-Chicoutimi. Il a été retrouvé dans la couche d'occupation de la maison du commis. Des battes-feu identiques ont été mis au jour sur le site de Fort Michilimackinac, où ils sont associés tant au Régime français (1534-1760) qu'au Régime britannique (1760-1867).

RÉFÉRENCES

GAGNÉ, Jennifer, Érik LANGEVIN, Gisèle PIÉDALUE et Marylin TREMBLAY. Interventions archéologiques au Poste de traite de Chicoutimi (DcEs-1), 2016. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de Saguenay/UQAC, 2017. 136 p.
GILMAN, Carolyn. Where two worlds meet : the Great Lakes fur trade. Museum Exhibit Series, 2. St. Paul, Minnesota Historical Society, 1982. 136 p.
STONE, Lyle M. Fort Michilimackinac, 1715-1781: An Archaeological Perspective on the Revolutionary Frontier. Anthropological Series, 2. s.l. Michigan State University Museum, East Lansing, 1974. 367 p.