Laboratoire d'archéologie du Québec
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PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

15G > Opération 3 > Sous-opération P > Lot 1 > Numéro de catalogue 1Q
ChGu-2 > Opération 3 > Sous-opération P > Lot 1 > Numéro de catalogue 1Q

Contexte(s) archéologique(s)

Fort
Habitation, maison

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La tranche a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle est représentative des outils dont disposaient les forgerons dans les postes de traite. Elle a aussi été choisie puisqu'elle illustre la diversité de formes et de tailles pour ce type d'outil.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La tranche est fort probablement fabriquée en Angleterre, puis emmanchée au Canada, et date du deuxième ou du troisième quart du XIXe siècle. L'objet se compose d'une large tête plate en fer forgé affichant des traces de frappe, d'une tige à corps rectangulaire à coins chanfreinés et d'une pointe biseautée. Il est possible que le biseau soit en acier. La tranche est emmanchée sur une tige de fer forgé de section carrée enroulée sous la tête.

La tranche est un outil permettant la coupe de métal par percussion qui peut être emmanché pour en faciliter la manipulation. Les tranches emmanchées sont souvent utilisées en tandem. Une personne tient fermement la tranche perpendiculairement sur l'objet à couper, tandis qu'une autre frappe la tranche avec une masse ou un marteau. La petite taille de l'emmanchement de cette tranche suggère qu'elle peut être utilisée par une personne seule. Les traces de percussion visibles sur la tranche témoignent d'ailleurs de son utilisation. Cette tranche, bien que plus courte, présente certaines caractéristiques communes avec les ciseaux. Cela pourrait indiquer que cet objet est en fait un ciseau fortement usé ayant été recyclé comme tranche.

Avant 1860, la manière la plus courante d'obtenir de l'acier, utilisé ici pour fabriquer le biseau, est de prendre du fer forgé et de le soumettre à une forte chaleur en présence d'un matériau riche en carbone dans une boîte ou un contenant scellé. Le processus, appelé cémentation, permet au carbone de pénétrer la surface du fer forgé et d'en faire de l'acier, dont la qualité varie selon la durée du traitement.

La tranche emmanchée est mise au jour en 1971 sur le site du fort Témiscamingue, en Abitibi-Témiscamingue, dans un contexte associé à la maison du chef de poste. Le fort Témiscamingue, situé sur le lac du même nom, aurait été fondé dès 1720 par Paul Guillet. Il est occupé par des traiteurs anglophones indépendants jusqu'en 1794-1795, lorsque la Compagnie du Nord-Ouest acquiert le poste de traite. En 1822, cette dernière fusionne avec la Compagnie de la Baie d'Hudson et le fort sert de poste de traite jusqu'en 1902.

RÉFÉRENCES

COX, Richard E. The Excavation of Fort Temiscamingue, Quebec. Manuscript Report, 73. Ottawa, National Historic Sites Service, 1972. 200 p.
LIGHT, John D. « Étameur, commerçant, soldat, forgeron: Forge d'un poste de traite sur la frontière, fort Saint-Joseph, Ontario, 1796-1812 ». LIGHT, John D. et Henry UNGLICK. Forge d'un poste de traite sur la frontière, 1796-1812. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, Environnement Canada, 1984, p. 3-50.
ROY, Christian. « Le travail de la forge à Fort-Témiscamingue : un facteur de développement dans l'occupation du territoire ». Revue d'histoire de la culture matérielle. Vol. 60 (2004), p. 4-19.
ROY, Christian. Répertoire analytique des vestgies archéologiques du Fort-Témiscamingue. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 1996. 258 p.
WYLIE, William N.T. The blacksmith in Upper Canada, 1784-1850 : a study of technology, culture and power. Microfiche Report Series, 298. Ottawa, Parcs, Environnement Canada, 1987. 260 p.