Laboratoire d'archéologie du Québec
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PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

15G > Opération 1 > Sous-opération J > Lot 1 > Numéro de catalogue 1Q
ChGu-2 > Opération 1 > Sous-opération J > Lot 1 > Numéro de catalogue 1Q

Contexte(s) archéologique(s)

Atelier
Forge
Fort

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La tenaille a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle est représentative des outils dont disposaient les forgerons dans les postes de traite. Elle a également été choisie parce qu'elle constitue, de concert avec les marteaux, l'un des outils les plus utilisés parmi tous ceux qu'employaient les forgerons. De plus, cette tenaille est l'un des rares exemplaires de ce type d'outil qui aient été retrouvés en contexte archéologique, car ces outils sont rarement jetés, mais plutôt recyclés ou réparés.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La tenaille à lèvres droites en fer forgé est fabriquée entre 1888 et 1925, possiblement dans l'atelier de forge du fort Témiscamingue. En fer forgé, l'objet se compose de deux branches dont l'une des extrémités se termine par des mâchoires à lèvres droites, tandis que l'autre forme les poignées du manche. Assujetties à l'aide d'un rivet, les branches pivotent l'une sur l'autre et permettent l'ouverture des mâchoires.

La tenaille est un outil de préhension mobile utilisé dans le cadre de travaux de forge pour manier le métal chaud. Elle permet de manipuler le métal au-dessus du feu de forge, sur l'enclume pendant son traitement ou encore lorsqu'il est plongé dans l'eau pour le refroidir. Les tenailles sont généralement fabriquées par les forgerons eux-mêmes en fonction de leurs besoins et de la forme du fer en barre qu'ils manipulent. Celles à lèvres droites sont les plus couramment utilisées, car leur forme permet de les employer dans diverses situations. La tenaille est réparée en cours d'usage, car la poignée restante de son manche affiche des traces de soudure, démontrant qu'elle a été remplacée. L'une des mâchoires ainsi que l'une des poignées sont aujourd'hui manquantes.

La tenaille à lèvres droites est mise au jour en 1971 sur le site du fort Témiscamingue, en Abitibi-Témiscamingue, lors de la fouille de l'atelier de menuisier. Cet atelier est situé immédiatement à l'ouest du second atelier de forge, daté d'entre 1888 et 1925. Le fort Témiscamingue, situé sur le lac du même nom, aurait été fondé dès 1720 par Paul Guillet. Il est occupé par des traiteurs anglophones indépendants jusqu'en 1794-1795, lorsque la Compagnie du Nord-Ouest acquiert le poste de traite. En 1822, cette dernière fusionne avec la Compagnie de la Baie d'Hudson et le fort sert de poste de traite jusqu'en 1902. La seconde boutique de forge est décrite et localisée par Richard Hardisty en 1888.

RÉFÉRENCES

COX, Richard E. The Excavation of Fort Temiscamingue, Quebec. Manuscript Report, 73. Ottawa, National Historic Sites Service, 1972. 200 p.
LIGHT, John D. « Étameur, commerçant, soldat, forgeron: Forge d'un poste de traite sur la frontière, fort Saint-Joseph, Ontario, 1796-1812 ». LIGHT, John D. et Henry UNGLICK. Forge d'un poste de traite sur la frontière, 1796-1812. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, Environnement Canada, 1984, p. 3-50.
ROY, Christian. « Le travail de la forge à Fort-Témiscamingue : un facteur de développement dans l'occupation du territoire ». Revue d'histoire de la culture matérielle. Vol. 60 (2004), p. 4-19.
ROY, Christian. Répertoire analytique des vestgies archéologiques du Fort-Témiscamingue. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 1996. 258 p.
WYLIE, William N.T. The blacksmith in Upper Canada, 1784-1850 : a study of technology, culture and power. Microfiche Report Series, 298. Ottawa, Parcs, Environnement Canada, 1987. 260 p.