Laboratoire d'archéologie du Québec
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Outil en silex. Côté AImage
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Outil en silex. Côté BImage
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BhFl-1d > Numéro de catalogue ST3-3938

Contexte(s) archéologique(s)

Indéterminé

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'outil en silex a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est l'un des rares artéfacts européens retrouvés sur le site de la Pointe-du-Buisson qui ait été retravaillé par un Autochtone. Il témoigne ainsi du transfert culturel entre Autochtones et Européens, ainsi que la cohabitation de technologies nouvelles et traditionnelles pendant le Régime français.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

L'outil en silex est fabriqué à partir d'une pierre à fusil provenant d'un atelier spécialisé en Europe et exportée vers l'Amérique sous le Régime français (1534-1760). L'objet est taillé dans un silex européen de couleur brun grisâtre semi-translucide avec des zones grises.

Durant la première partie de sa vie utile, l'objet sert probablement dans une arme à feu. Or, une pierre à fusil s'use assez rapidement et devient alors moins efficace pour produire les étincelles nécessaires au fonctionnement du fusil. Au lieu d'être rejeté, cet artéfact semble plutôt être recyclé. Le silex étant un matériau lithique de haute qualité, il constitue donc un bon support pour y aménager un outil autochtone traditionnel. La pierre à fusil serait donc transformée en une sorte de perçoir par l'aménagement de deux encoches de part et d'autre d'un appendice pointu situé entre le bord droit de l'outil et sa partie distale. Le perçoir est un outil servant vraisemblablement à perforer différents matériaux comme le bois, l'os, le cuir, etc.

L'outil en silex est mis au jour en 1999 sur la station 3 du site de la Pointe-du-Buisson, situé à Beauharnois, en Montérégie. Le contexte archéologique entourant la découverte de l'outil est peu connu, mais il est probable que l'artéfact ait appartenu à un Autochtone ayant recyclé un élément de son fusil pour combler un besoin en outil. À cette époque, la Pointe-du-Buisson est essentiellement un lieu de transit et d'occupation de courte durée afin de contourner les rapides du fleuve Saint-Laurent. Datant probablement du Régime français (1534 à 1760), l'outil en silex évoque le transfert culturel entre Autochtones et Européens, ainsi que la cohabitation de technologies nouvelles et traditionnelles durant cette période de notre histoire. L'objet est présentement exposé à Pointe-du-Buisson, Musée québécois d'archéologie.

RÉFÉRENCES

CLERMONT, Norman. Cent mille nouveaux indices au Buisson, rapport de l'été 1999. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université de Montréal, Département d'anthropologie, 2000. 10 p.