Laboratoire d'archéologie du Québec
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Canon de pistolet. Côté AImage
Photo : Chanelle Fabbri, Kory Saganash 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Canon de pistolet. Côté BImage
Photo : Chanelle Fabbri, Kory Saganash 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EiGq-1 > Opération 25 > Sous-opération J > Lot 9

Région administrative

Nord-du-Québec

MRC

Eeyou Istchee

Municipalité

Waskaganish

Fonction du site

commerciale

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le canon de pistolet à silex a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est représentatif de certaines catégories d'armes à feu en usage sur les sites associés à la traite des fourrures. Il a également été choisi parce qu'il s'agit d'un objet peu fréquent dans les collections archéologiques du Québec.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le canon de pistolet est fabriqué en Angleterre au cours du troisième quart du XVIIe siècle. En acier, l'objet comprend une âme lisse, une lumière située d'un côté près de la culasse, et une bouche à lèvre ourlée. Une bague annulaire, visible au sommet près de la culasse, marque la transition entre la partie octogonale et la section cylindrique du canon. L'intérieur de la culasse est fileté et son rebord est fracturé. La base du canon affiche une petite encoche rectangulaire près de sa bouche qui sert à le fixer au fût.

Le canon de pistolet est une composante d'un pistolet à silex, une arme à feu portative à âme lisse et à chargement par la bouche. Il est fixé à un fût en bois muni d'une crosse, lequel dispose d'un mécanisme permettant d'allumer une charge de poudre pour tirer un projectile. La fracture présente sur le rebord de la culasse et l'absence de sa vis pourraient expliquer l'abandon de l'objet.

Avant 1860, la manière la plus courante d'obtenir de l'acier est de prendre du fer forgé et de le soumettre à une forte chaleur en présence d'un matériau riche en carbone dans une boîte ou un contenant scellé. Le processus, appelé cémentation, permet au carbone de pénétrer la surface du fer forgé et d'en faire de l'acier, dont la qualité varie selon la durée du traitement.

Le canon de pistolet est mis au jour au cours de l'été 2004 sur le site du fort Charles I, situé dans le village de Waskaganish à l'embouchure de la rivière Rupert, dans la municipalité d'Eeyou Istchee Baie-James. Il est retrouvé dans la couche d'occupation du poste de traite près de l'une des habitations. Le site du fort Charles I, occupé de 1668 à environ 1682, est le premier établissement érigé par les Anglais à la baie James en 1668, ainsi que le berceau de la Compagnie de la Baie d'Hudson (CBH) en Amérique du Nord fondée en 1670. Vers 1681 ou 1682, le poste a été déplacé de quelque 400 m vers l'ouest, ce qui a donné lieu aux appellations de Fort Charles I et Fort Charles II.

RÉFÉRENCES

HAMILTON, T.M. Firearms On the Frontier: Guns at Fort Michilimackinac 1715-1781. Reports in Mackinac history and archaeology, 5. s.l. Mackinac Island State Park Commission, 1976. 39 p.
ROY, Christian. Archaeological investigations on the site of Charles Fort I (EiGq-1), Waskaganish, Eeyou Istchee Baie-James, Québec. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Société d'Énergie de la Baie-James (S.E.B.J.), 2015. 116 p.