La mâchoire de piège à mâchoire a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, parce qu'elle représente un type de mâchoire plutôt rare parmi les artéfacts associés à l'acquisition des ressources, et plus particulièrement au piégeage des animaux sur les sites liés à la traite des fourrures au Québec.

La mâchoire de piège à mâchoire est fort probablement fabriquée au Canada au milieu du XVIIIe siècle. Elle pourrait avoir été fabriquée sur place par le forgeron. En fer forgé, l'objet complet se compose d'une bande à corps plat repliée à angle droit à ses extrémités et munie de deux pattes se terminant par des mamelons circulaires. Le corps central de la mâchoire comporte six dents rivetées à pointe effilée, dont certaines des pointes sont manquantes.

La mâchoire de piège à mâchoire est une composante d'un objet qui sert au trappage des animaux de grande taille. Un tel piège se compose généralement d'une plaque de support, de deux mâchoires hémicirculaires, d'un seul ressort, d'une bascule circulaire fixée à l'aide d'une charnière et de sa tige, et d'une gâchette pivotante qui venait s'enclencher dans l'encoche présente sur la tige de la bascule. Une fois le piège déclenché, les mâchoires servent à retenir la patte de l'animal capturé pour l'empêcher de fuir.

L'objet est mis au jour au cours de l'été 2007 sur le site du poste de traite de Fort Richmond, situé sur l'île Cairn du lac Tasiujaq (anciennement le lac Guillaume-Delisle), dans la municipalité de Baie-d'Hudson. La mâchoire a été retrouvée dans le remblai d'un cellier qui se trouvait sous le plancher de l'atelier de menuiserie ou de forge du fort.