Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Fragments de bague. Vue généraleImage
Photo : Émilie Deschênes 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de bague. Vue du dessusImage
Photo : Émilie Deschênes 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de bague. Vue de dessousImage
Photo : Émilie Deschênes 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-9 > Opération 14 > Sous-opération A > Lot 26 > Numéro de catalogue 1189

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les fragments de bague ont été sélectionnés, car ils sont liés à la période de contact avant l'occupation de la première habitation (1608-1624) à l'époque de Samuel de Champlain. Ils ont également été choisis parce qu'ils témoignent soit de la présence d'une femme sur le site, soit de la traite avec les Autochtones.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les fragments de bague font partie d'un objet fabriqué en France. L'objet en cuivre est composé de trois parties, soit l'anneau, qui est fait d'une tige courbée, le chaton, qui est percé à la base pour y passer l'anneau, et la pierre du chaton. Faite de verre, cette dernière présente une forme carrée de section pyramidale, au sommet tronqué. L'objet comprend actuellement quatre fragments correspondant au chaton, à des segments de l'anneau ainsi qu'à la pierre du chaton.

La bague est un bijou utilisé comme parure qui est porté au doigt. Il devait s'agir d'un bijou de femme. Cependant, l'anneau est en trop mauvais état pour en déterminer le diamètre et l'associer à une enfant ou à une adulte. Il est connu que quelques femmes ont résidé dans la première habitation, et peut-être aussi dans la seconde. Puisque les bagues font partie des articles de traite échangés avec les Autochtones au XVIIIe siècle et certainement au siècle précédent, il est également possible que cette bague soit un objet de traite. Il a été prouvé que des Autochtones ont campé sur le site de l'Habitation, et qu'ils y sont parfois venus pour traiter avec les Français. Rapidement toutefois, Samuel de Champlain va préférer se rendre dans le secteur de la future Trois-Rivières pour procéder à la traite annuelle.

Les fragments de bague sont mis au jour en 1988 dans une couche de contact entre les Autochtones et les Européens sur le site de la première habitation occupée par Samuel de Champlain (entre vers 1600 et 1624). Ce site constitue le premier établissement français permanent en Amérique du Nord et est situé dans le secteur de Place-Royale, à Québec. La première habitation est construite en 1608 et abrite Champlain et ses troupes jusqu'en 1624, année où elle est détruite pour faire place à la seconde habitation, un bâtiment de pierre qui est ensuite incendié par les frères Kirke en 1632. Un chaton de forme identique et garni d'une pierre qui semble être en verre incolore a été trouvé dans la même unité de fouilles.

Une bague au chaton similaire et en excellent état a également été retrouvée sur le site des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis, à Québec, dans un contexte daté de l'époque de Champlain. Son excellent état a permis d'affirmer qu'elle devait appartenir à un enfant. Il est possible que cette bague ait appartenu à l'une des deux jeunes Autochtones adoptées par Champlain quelque temps avant son départ de Québec en 1629.

RÉFÉRENCES

Cérane inc. L'occupation historique et préhistorique de la place Royale. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Affaires culturelles du Québec, 1989. s.p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Tome 4, volume 1 : Regards sur la vie des gouverneurs (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.
MOUSSETTE, Marcel et Françoise NIELLON. L'Habitation de Champlain. Collection Patrimoines, série Dossiers, 58. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1985. 531 p.