Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pointe losangique à long pédoncule. Face AImage
Photo : Patricia Lachapelle 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pointe losangique à long pédoncule. Face BImage
Photo : Patricia Lachapelle 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pointe losangique à long pédoncule. ProfilImage
Photo : Patricia Lachapelle 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CaFe-7 > Opération 10 > Sous-opération A > Lot 4 > Numéro de catalogue 23

Contexte(s) archéologique(s)

Maison longue
Village autochtone

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La pointe losangique à long pédoncule a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle a été retrouvée dans une zone qui démontre une activité artisanale de recyclage d'objets européens sur le site du fort Abénakis. De plus, elle a été choisie parce qu'elle est fabriquée à partir d'une retaille en métal cuivreux provenant d'un objet européen.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La pointe losangique à long pédoncule rectangulaire est une pointe d'arme blanche utilisée emmanchée pour la chasse ou la guerre. Elle est fabriquée par les W8banakiak (Abénaquis) à partir d'une retaille en métal cuivreux. Cette retaille provient d'un objet européen recyclé, possiblement un chaudron, un récipient qui est couramment échangé avec les Autochtones. Les pointes de projectiles en métal cuivreux d'origine européenne s'ajoutent aux pointes traditionnelles en pierre taillée dans la culture matérielle des autochtones à partir des premiers contacts avec les Européens.

La pointe de projectile est mise au jour en 2014 sur le site du fort Abénakis, à Odanak. Elle est retrouvée avec des artéfacts datant d'entre 1700 et 1860, dont certains sont reliés à la chasse comme des balles d'armes à feu de différents calibres. La pointe est découverte dans une zone qui démontre une activité artisanale de recyclage d'objets européens, majoritairement en alliage cuivreux. Des retailles et des cônes clinquants faits de cette matière ont d'ailleurs été trouvés dans cette zone, ainsi que des perles, une guimbarde et plusieurs autres objets. Sur le site du ort Abénakis, les pointes d'armes blanches trouvées sont en fer et en alliage cuivreux et ont à peu près les mêmes dimensions.

Afin de situer l'occupation du site du fort Abénakis, certaines datations ont été réalisées au moyen d'analyses au carbone 14. Elles ont été effectuées sur des fragments de charbon et des grains de maïs carbonisés retrouvés dans certaines fosses du site. Les analyses ont révélé différentes datations, dont la plus ancienne se situe entre 1522 et 1620 (1571 ± 49). Ces résultats suggèrent que le fort Abénakis a été occupé en continu par les W8banakiak (Abénaquis), possiblement à compter des années 1522 ou un peu plus tard. L'occupation s'est ensuite poursuivie jusqu'à l'arrivée des Français dans la région, qui y établissent une mission en 1704. Bien que cette dernière ait été incendiée en 1759, l'occupation du site par les W8banakiak (Abénaquis) s'est tout de même poursuivie et elle perdure encore aujourd'hui.

RÉFÉRENCES

PLOURDE, Michel et Geneviève TREYVAUD. Les Abénakis d’Odanak, un voyage archéologique. Odanak, Musée des Abénakis, 2017. 127 p.