Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragment de carreau. Côté AImage
Photo : Émilie Deschênes 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de carreau. Côté BImage
Photo : Émilie Deschênes 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de carreau. Vue généraleImage
Photo : Émilie Deschênes 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-9 > Opération 2 > Sous-opération CC' > Lot 8 > Numéro de catalogue 1187

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le fragment de carreau a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est lié à l'occupation de la seconde habitation à l'époque de Samuel de Champlain entre 1624 et 1632.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le fragment de carreau est associé à un matériau de recouvrement de sol vraisemblablement fabriqué en France, et possiblement en Normandie, puisqu'il s'agit du port d'approvisionnement désigné aux débuts de la colonie de Québec. Correspondant à un coin du carreau, le fragment de forme rectangulaire inégale est en terre cuite dure. Le corps est de couleur rouge orangé, la face est gris pâle, et le bout et le flanc conservés sont de couleur brune. Le bout et le flanc sont inclinés, et une surface est unie alors que l'autre est irrégulière.

Le carreau est un matériau de revêtement de sol utilisé pour les habitations. En Nouvelle-France, il serait posé sur un plancher de bois ou de terre battue. Ce carreau appartient au type 2 selon la typologie élaborée par Niellon et Moussette. Ce type est caractérisé par une rainure au centre de leur face, pratiquée dans l'axe longitudinal. Cette dernière devait faciliter la casse du carreau en deux moitiés en cas de besoin pour l'ajuster. Le carreau a été cassé volontairement et abandonné sur place.

Le fragment de carreau est mis au jour entre 1975 et 1976 sur le site de la seconde habitation de Québec, et est associé à la période d'occupation de l'Habitation par Champlain entre 1624 et 1632. Ce premier établissement français permanent en Amérique du Nord est situé dans le secteur de Place-Royale, à Québec. La première habitation est construite en 1608 et abrite Champlain et ses troupes jusqu'en 1624, année où elle est détruite pour faire place à la seconde habitation, un bâtiment de pierre qui est ensuite incendié en 1632. Bien que Champlain n'ait commandé aucun carreau dans ses écrits, des quantités importantes de carreaux similaires ont été retrouvées sur le site.

De grandes quantités de carreaux similaires ont également été mises au jour sur le site des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis, à Québec, dans des contextes datant de l'époque de Champlain. Certains présentent des traces de suie associées à leur utilisation, suggérant qu'ils étaient placés au-devant des âtres pour protéger les planchers de bois des tisons s'échappant du foyer. Aucun carreau conservé sur toute sa longueur n'a été trouvé, seulement des carreaux conservés sur leur largeur originale.

RÉFÉRENCES

L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Tome 4, volume 1 : Regards sur la vie des gouverneurs (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.
MOUSSETTE, Marcel et Françoise NIELLON. L'Habitation de Champlain. Collection Patrimoines, série Dossiers, 58. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1985. 531 p.
PICARD, François-Dominique. Le magasin du Roy ou seconde habitation de Champlain, rapport de fouilles archéologiques, Place-Royale, Québec. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Affaires culturelles du Québec, 1976. 94 p.