Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragment de brique. Côté AImage
Photo : Émilie Deschênes 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de brique. Côté BImage
Photo : Émilie Deschênes 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-9 > Opération 1 > Sous-opération F > Lot 8 > Numéro de catalogue 1184

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le fragment de brique a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est associé à l'occupation de la première habitation de Québec à l'époque de Samuel de Champlain entre 1608 et 1624. Il a également été choisi parce qu'il présente des traces d'utilisation.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le fragment de brique est lié à un matériau de construction qui serait fabriqué en France, possiblement en Normandie, puisqu'il s'agit du port d'approvisionnement désigné aux débuts de la colonie de Québec. La brique n'est vraisemblablement pas fabriquée à Québec, puisque Samuel de Champlain ne mentionne aucun four à briques dans ses écrits. De plus, la fabrication de briques demande de l'expertise, que ce soit dans le choix de la matière brute, l'équipement, ou dans la construction d'un four efficace et de son utilisation. Cette expertise n'est vraisemblablement pas présente dans l'Habitation aux débuts de la colonie. Par ailleurs, en 1619, Champlain demande de fournir à la colonie plus de dix milliers de briques pour construire un four et des cheminées, suggérant qu'il approvisionne l'habitation en briques provenant de France à cette époque.

La brique est un matériau de construction utilisé principalement pour l'érection de bâtiment. Elle peut également servir à la construction de cloisons et ouvrages comme des fours à pain et des cheminées. Elle est composée d'argile pétrie, moulée, séchée et cuite au four. Ce type de pierre artificielle remplace la pierre comme matériau de construction. Présentant des traces de mortier, la brique est intégrée à un ouvrage de maçonnerie, puis retirée lors de la démolition ou de la transformation de l'ouvrage. La brique a été cassée et abandonnée sur place.

Le fragment de brique est mis au jour entre 1975 et 1976 sur le site de la première habitation et est associé à la période d'occupation de l'Habitation par Champlain entre 1608 et 1624. Ce premier établissement français permanent en Amérique du Nord est situé dans le secteur de Place-Royale, à Québec. La première habitation est construite en 1608 et abrite Champlain et ses troupes jusqu'en 1624, année où elle est détruite pour faire place à la seconde habitation, un bâtiment de pierre qui est ensuite incendié en 1632.

Des briques similaires ont également été trouvées sur le site des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis, à Québec, dans des contextes datés de l'époque de Champlain.

RÉFÉRENCES

L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Tome 4, volume 1 : Regards sur la vie des gouverneurs (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.
MOUSSETTE, Marcel et Françoise NIELLON. L'Habitation de Champlain. Collection Patrimoines, série Dossiers, 58. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1985. 531 p.
PICARD, François-Dominique. Le magasin du Roy ou seconde habitation de Champlain, rapport de fouilles archéologiques, Place-Royale, Québec. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Affaires culturelles du Québec, 1976. 94 p.