Laboratoire d'archéologie du Québec
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Clou. Côté AImage
Photo : Émilie Deschênes 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Clou. Côté BImage
Photo : Émilie Deschênes 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-9 > Opération 13 > Sous-opération A > Lot 16 > Numéro de catalogue 1180

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le clou a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est lié à l'occupation de la première habitation de Québec (1608-1624) à l'époque de Samuel de Champlain.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le clou serait fabriqué en France. Partant du port d'approvisionnement en Normandie, les clous sont apportés par centaines dans des barils ou tonneaux de bois. Il est aussi possible que le clou soit forgé à Québec, puisque la présence d'une forge dans la colonie est attestée par un dessin de la première habitation. Celui-ci indique que l'un des trois corps de logis abrite la forge et des artisans, incluant sans doute le forgeron. La présence d'un forgeron et d'une forge équipée est essentielle dans tout établissement colonial, dont l'Habitation de Québec. Le forgeron fabrique les pièces de fer nécessaires à la construction et s'occupe de l'entretien du bâtiment. D'ailleurs, plus de 4 000 livres de fer sont demandés par Champlain en 1619 pour l'usage de la colonie.

Le clou est un élément de fixation qui sert généralement à l'assemblage de pièces en bois, notamment dans la construction de bâtiments. La pointe du clou, qui est rabattue à angle droit, indique que ce clou est utilisé pour fixer deux pièces de bois dont l'épaisseur totale était de 6,1 cm. La pointe est rabattue pour consolider la fixation et empêcher le clou de sortir des pièces de bois. Le clou semble être arraché ou enlevé avec douceur, sa tige n'étant pas courbée.

Le clou est mis au jour en 1988 sur le site de la première habitation et est associé à la période d'occupation de l'Habitation par Champlain entre 1608 et 1624. Ce premier établissement français permanent en Amérique du Nord est situé dans le secteur de Place-Royale, à Québec. La première habitation est construite en 1608 et abrite Champlain et ses troupes jusqu'en 1624, année où elle est détruite pour faire place à la seconde habitation, un bâtiment de pierre qui est ensuite incendié en 1632.

Une grande quantité de clous a été trouvée sur le site des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis, à Québec, dans des contextes datés de l'époque de Champlain. De plus, dans des contextes perturbés après la mort de Champlain, la cour du fort a livré des quantités importantes de clous ainsi que des dizaines de retailles de fer, témoignant du travail du métal et de la présence d'un forgeron dans la cour du fort.

RÉFÉRENCES

Cérane inc. L'occupation historique et préhistorique de la place Royale. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Affaires culturelles du Québec, 1989. s.p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Tome 4, volume 1 : Regards sur la vie des gouverneurs (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.
MOUSSETTE, Marcel et Françoise NIELLON. L'Habitation de Champlain. Collection Patrimoines, série Dossiers, 58. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1985. 531 p.