Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragments de bouteille ou d'encrier. Vue du dessusImage
Photo : Émilie Deschênes 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de bouteille ou d'encrier. Vue du dessousImage
Photo : Émilie Deschênes 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de bouteille ou d'encrier. Côté AImage
Photo : Émilie Deschênes 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de bouteille ou d'encrier. Côté BImage
Photo : Émilie Deschênes 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de bouteille ou d'encrier. Côté CImage
Photo : Émilie Deschênes 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de bouteille ou d'encrier. Côté DImage
Photo : Émilie Deschênes 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de bouteille ou d'encrier. Détail de la pâteImage
Photo : Émilie Deschênes 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-9 > Opération 11 > Sous-opération A > Lot 21 > Numéro de catalogue 1173

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les fragments de bouteille ou d'encrier ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, car ils sont associés à l'occupation de la seconde habitation à l'époque de Samuel de Champlain, entre 1624 et 1629.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les fragments de bouteille ou d'encrier sont liés à un récipient fabriqué en France, dans les régions Bray-Beauvaisis-Loire. Les sept fragments sont en grès de couleur beige. Ils correspondent à une épaule arrondie, à l'amorce d'un petit col étranglé cylindrique, ainsi qu'à une paroi renflée, qui semble étranglée vers la base. Le grès est un matériau très durable et d'une grande dureté, et les récipients fabriqués avec celui-ci peuvent être déplacés sur de grandes distances sans trop de danger et être réutilisés sur une longue période.

La fonction de cet objet demeure incertaine. Sa forme, son format et son petit goulot renforcé suggèrent qu'il pourrait s'agir d'un encrier destiné à transporter et à entreposer une petite quantité d'encre. Sa forme rappelle d'ailleurs celle des encriers en grès fabriqués en Angleterre au XIXe siècle, qui ont une lèvre haute et droite, une paroi légèrement cintrée vers le bas, une base évasée et un fond plat. Ces types de contenants ont une capacité de quelques millilitres. Il pourrait également s'agir d'une bouteille de pharmacie, qui est un récipient employé pour conserver des remèdes ou des ingrédients utiles à la préparation des médicaments. Cette bouteille devait être fermée au moyen d'un petit bouchon en bois. La bouteille, ou encrier, est transportée dans la colonie de Québec, puis semble avoir été cassée volontairement, étant donné la petitesse des fragments.

Les fragments de bouteille ou d'encrier sont mis au jour en 1988 sur le site de la seconde habitation, et sont associés à la période d'occupation de l'Habitation par Champlain entre 1624 et 1629. Ce premier établissement français permanent en Amérique du Nord est situé dans le secteur de Place-Royale, à Québec. La première habitation est construite en 1608 et abrite Champlain et ses troupes jusqu'en 1624, année où elle est détruite pour faire place à la seconde habitation, un bâtiment de pierre qui est ensuite incendié par les frères Kirke en 1632.

Des contenants similaires ont aussi été retrouvés sur le site, mais ont été identifiés de manière erronée comme étant des tirelires. Ce genre d'objet comporte normalement un sommet bombé muni d'une fente et non pas un goulot, comme c'est le cas ici. Le site de l'Habitation a également livré des bouteilles en grès de plus grand format fabriquées dans les régions de Bray-Beauvaisis-Loire. Elles sont considérées comme étant des bouteilles à encre servant à remplir les petits encriers.

Ce contenant est similaire à un autre, retrouvé sur le site de la maison des Jésuites à Sillery (Québec), dans un contexte daté des XVIIe et XVIIIe siècles. Cet objet a été identifié comme étant une petite bouteille à pharmacie.

RÉFÉRENCES

Cérane inc. L'occupation historique et préhistorique de la place Royale. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Affaires culturelles du Québec, 1989. s.p.
DÉCARIE, Louise. Le grès français de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 46. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1999. 132 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Tome 4, volume 1 : Regards sur la vie des gouverneurs (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.
MOUSSETTE, Marcel et Françoise NIELLON. L'Habitation de Champlain. Collection Patrimoines, série Dossiers, 58. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1985. 531 p.