Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragments de cruche. Face externeImage
Photo : Émilie Deschênes 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de cruche. Vue du dessusImage
Photo : Émilie Deschênes 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-9 > Opération 1 > Sous-opération F > Lot 10 > Numéro de catalogue 11

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les fragments de cruche ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, car ils sont liés à l'occupation de la première habitation à l'époque de Samuel de Champlain entre 1608 et 1624. Ils ont également été choisis parce qu'ils semblent être un objet unique dans les collections archéologiques du Québec.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les fragments de cruche sont liés à un récipient fabriqué en France, dans la région de la vallée de la Loire. Les deux fragments en grès de couleur chamois correspondent au goulot cylindrique et à l'amorce du col concave de la cruche. Les surfaces interne et externe des fragments sont de couleur gris pâle, et des anneaux de tournage sont visibles sur ces dernières. Le grès est un matériau très durable et d'une grande dureté, et les récipients fabriqués avec celui-ci peuvent être déplacés sur de grandes distances sans trop de danger et être réutilisés sur une longue période.

La cruche est un contenant destiné à entreposer et à servir des liquides. Elle est principalement utilisée pour la conservation des alcools et eaux-de-vie. D'ailleurs, le petit diamètre du goulot de cette cruche suggère qu'elle est utilisée pour le service de l'alcool. En effet, un petit goulot permet de mieux contrôler le débit lors du service. Les cruches de ce type présentent généralement un goulot composé d'une lèvre renflée surmontant une petite bague, une épaule arrondie et une paroi bombée, ainsi qu'un fond plat avec une base renflée. Elles présentent une anse verticale de section ovale qui est liée au goulot et à l'épaule de la cruche et mesurent entre 22 et 25 cm de hauteur environ. Apportée à Québec, la cruche semble avoir été cassée volontairement et abandonnée sur place.

Les fragments de cruche sont mis au jour entre 1975 et 1976 sur le site de la première habitation de Québec, et sont associés à la période d'occupation de l'Habitation par Champlain (entre 1600 et 1624). Ce premier établissement français permanent en Amérique du Nord est situé dans le secteur de Place-Royale, à Québec. La première habitation est construite en 1608 et abrite Champlain et ses troupes jusqu'en 1624, année où elle est détruite pour faire place à la seconde habitation, un bâtiment de pierre qui est ensuite incendié par les frères Kirke en 1632. La présence de cette cruche sur le site supporte ce que Champlain mentionne dans ses écrits, soit que du vin et du cidre étaient consommés sur le site de l'Habitation.

RÉFÉRENCES

DÉCARIE, Louise. Le grès français de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 46. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1999. 132 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Tome 4, volume 1 : Regards sur la vie des gouverneurs (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.
MOUSSETTE, Marcel et Françoise NIELLON. L'Habitation de Champlain. Collection Patrimoines, série Dossiers, 58. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1985. 531 p.
PICARD, François-Dominique. Le magasin du Roy ou seconde habitation de Champlain, rapport de fouilles archéologiques, Place-Royale, Québec. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Affaires culturelles du Québec, 1976. 94 p.