Laboratoire d'archéologie du Québec
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Perçoir. Face AImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Perçoir. Face BImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BiEr-14 > Numéro de catalogue 1453L

Contexte(s) archéologique(s)

Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le perçoir a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un exemple typique de perçoir datant du Paléoindien ancien (12 000 à 10 000 ans avant aujourd'hui).

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le perçoir est un outil en pierre taillée probablement utilisé tout au long de la préhistoire, mais dont la fabrication est plus courante au cours du Paléoindien ancien (12 000 à 10 000 ans avant aujourd'hui). En outre, le perçoir est associé à un site dont l'occupation correspond à cette époque, plus précisément entre 12 400 et 11 900 ans avant aujourd'hui. Entier, le perçoir est taillé dans un petit éclat de faible épaisseur de chert rouge, une pierre provenant de la région du lac Munsungun dans le centre nord du Maine. La pierre serait importée et le perçoir taillé sur place, puisque plusieurs éclats de finition de ce matériau sont récupérés sur le site de sa découverte. Le talon du racloir est facetté lors de l'aménagement de l'éclat.

Le perçoir consiste en un éclat de pierre sur lequel sont aménagés un ou plusieurs éperons, généralement sur la face dorsale. Cet outil multifonctionnel sert principalement à percer des matières tendres telles que le bois, le cuir ou l'écorce, ou encore à graver des matériaux plus durs comme la corne ou l'os. Ce perçoir servait probablement davantage à percer des matières tendres qu'à graver, étant donné la faible protubérance et l'épaisseur des deux éperons aménagés sur la face dorsale de son extrémité distale. Des traces d'usure sur les éperons pourraient témoigner de son utilisation.

Le perçoir est mis au jour en 2006 sur le site archéologique Cliche-Rancourt (BiEr-14), situé sur une rive du lac aux Araignées dans le secteur de Mégantic en Estrie. Il provient de l'aire d'occupation principale du site, comprenant les restes d'un campement recelant des traces d'activités domestiques et artisanales, comme la taille de la pierre. Cette découverte témoigne de la présence d'un groupe associé à la culture paléoindienne ancienne sur le territoire du Québec il y a de cela plus de 11 000 ans.

La très grande majorité des artéfacts mis au jour avec ce perçoir ont été fabriqués à partir de pierres provenant des États de la Nouvelle-Angleterre. Il est donc fort probable que le groupe de la région de Mégantic faisait partie d'une bande plus étendue qui avait pour centre d'opération le Maine et le New Hampshire.

L'objet fait partie de l'exposition itinérante « Fragments d'humanité » présentée par le Musée Pointe-à-Callière, cité d'archéologie et d'histoire de Montréal.

RÉFÉRENCES

CHAPDELAINE, Claude. « Cliche-Rancourt, un site du Paléoindien ancien ». CHAPDELAINE, Claude, dir. Entre lacs et montagnes au Méganticois, 12 000 ans d’histoire amérindienne. Paléo-Québec, 32. Montréal, Recherches amérindiennes au Québec, 2007, p. 47-120.
CHAPDELAINE, Claude. « Early Paleoindian Occupation at Cliche-Rancourt, Southeastern Quebec ». CHAPDELAINE, Claude, dir. Late Pleistocene Archaeology and Ecology in the Far Northeast. College Station, Texas A&M University Press, 2012, p. 135-163.