Laboratoire d'archéologie du Québec
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Épilateur. Côté AImage
Photo : Patricia Lachapelle 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Épilateur. Côté BImage
Photo : Patricia Lachapelle 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Épilateur. Détail de la partie aiguiséeImage
Photo : Patricia Lachapelle 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CaFe-7 > Opération 6 > Sous-opération Q > Lot 50 > Numéro de catalogue 4

Contexte(s) archéologique(s)

Fosse

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'épilateur a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car sa découverte sur le site du fort Abénakis, associée aux autres artéfacts retrouvés dans la même fosse et aux alentours, indique qu'il s'y trouvait une zone de travail et de production artisanale. Il a également été choisi parce qu'il s'agit d'un objet utilitaire fabriqué par les W8banakiak (Abénaquis) de la région d'Odanak qui témoigne de leurs activités quotidiennes.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

L'épilateur est fabriqué à partir d'un métatarse gauche de cervidé adulte. La section diaphisale, ou la partie centrale et longue de l'os, a été affûtée pour permettre le grattage des peaux. L'os est aiguisé dans sa section centrale, en suivant l'orientation longitudinale et seulement sur un des côtés. L'épilateur porte un décor consistant en une série de lignes verticales parallèles gravées le long du rebord affûté de l'outil.

L'épilateur est un outil utilisé pour nettoyer les peaux en préparation du tannage. Il sert à gratter la surface afin d'en retirer les graisses, les poils et les tissus conjonctifs. Il est utilisé en combinaison avec d'autres outils, comme les grattoirs ou les racloirs, pour assouplir et étirer les peaux.

L'épilateur est mis au jour en 2013 sur le site du fort Abénakis, à Odanak. Il est retrouvé dans une fosse avec des artéfacts datant d'après 1650 et d'avant 1699. Selon les artéfacts retrouvés dans cette fosse et aux alentours, ce secteur du site du fort Abénakis serait associé à une zone de travail et de production artisanale. La diversité des objets retrouvés et la quantité importante d'éléments typiquement W8banakiak (Abénaquis) suggèrent que ces derniers ont adopté certains usages des Européens sans pour autant effectuer un changement radical dans leur mode de vie. Ces artéfacts permettent d'attester que les W8banakiak (Abénaquis) continuent aussi de respecter les pratiques traditionnelles dans la fabrication et l'utilisation de leurs objets.

Afin de situer l'occupation du site du fort Abénakis, certaines datations ont été réalisées au moyen d'analyses au carbone 14. Elles ont été effectuées sur des fragments de charbon et des grains de maïs carbonisés retrouvés dans certaines fosses du site. Les analyses ont révélé différentes datations, dont la plus ancienne se situe entre 1522 et 1620 (1571 ± 49). Ces résultats suggèrent que le fort Abénakis a été occupé en continu par les W8banakiak (Abénaquis), possiblement à compter des années 1522 ou un peu plus tard. L'occupation s'est ensuite poursuivie jusqu'à l'arrivée des Français dans la région, qui y établissent une mission en 1704. Bien que cette dernière ait été incendiée en 1759, l'occupation du site par les W8banakiak (Abénaquis) s'est tout de même poursuivie et elle perdure encore aujourd'hui.

L'épilateur est exposé au Musée des Abénakis dans le quadrilatère historique d'Odanak.

RÉFÉRENCES

PLOURDE, Michel et Geneviève TREYVAUD. Les Abénakis d’Odanak, un voyage archéologique. Odanak, Musée des Abénakis, 2017. 127 p.