Laboratoire d'archéologie du Québec
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Mandibule de castor. Côté AImage
Photo : Patricia Lachapelle 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Mandibule de castor. Côté BImage
Photo : Patricia Lachapelle 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CaFe-7 > Opération 6 > Sous-opération B > Lot 52 > Numéro de catalogue 6

Contexte(s) archéologique(s)

Fosse

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La mandibule de castor a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car le castor est une espèce bien représentée parmi les restes d'animaux exploités pour leur fourrure retrouvés sur le site archéologique du fort Abénakis, à Odanak. Elle a également été choisie parce qu'elle témoigne de la pratique de la traite des fourrures sur ce site.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La mandibule gauche de castor comporte quatre dents et une incisive. Elle appartient au crâne d'un rongeur adulte chassé dans les environs d'Odanak pour sa fourrure et la consommation de sa viande. Le castor occupe une place importante dans le régime alimentaire des W8banakiak (Abénaquis). Des traces de découpe sont d'ailleurs visibles sur la branche (élément osseux s'emboitant dans l'os temporal), et sous le diastème (l'espace séparant les incisives et les molaires). Ces traces seraient le résultat du retrait de la fourrure et des muscles qui sont attachés à ces endroits. Après l'arrivée des Européens, la trappe et la chasse de cette espèce augmentent considérablement puisque sa fourrure est très prisée par les Européens pour faire, entre autres, des produits divers en feutre.

La mandibule de castor est mise au jour en 2013 sur le site archéologique du fort Abénakis, à Odanak. Elle est retrouvée dans une fosse en association avec des artéfacts datant d'entre 1700 et 1799. Le castor est une espèce bien représentée parmi les restes d'animaux exploités pour leur fourrure retrouvés sur le site.

Afin de situer l'occupation du site du fort Abénakis, certaines datations ont été réalisées au moyen d'analyses au carbone 14. Elles ont été effectuées sur des fragments de charbon et des grains de maïs carbonisés retrouvés dans certaines fosses du site. Les analyses ont révélé différentes datations, dont la plus ancienne se situe entre 1522 et 1620 (1571 ± 49). Ces résultats suggèrent que le fort Abénakis a été occupé en continu par les W8banakiak (Abénaquis), possiblement à compter des années 1522 ou un peu plus tard. L'occupation s'est ensuite poursuivie jusqu'à l'arrivée des Français dans la région, qui y établissent une mission en 1704. Bien que cette dernière ait été incendiée en 1759, l'occupation du site par les W8banakiak (Abénaquis) s'est tout de même poursuivie et elle perdure encore aujourd'hui.

La mandibule de castor est exposée au Musée des Abénakis dans le quadrilatère historique d'Odanak.

RÉFÉRENCES

PLOURDE, Michel et Geneviève TREYVAUD. Les Abénakis d’Odanak, un voyage archéologique. Odanak, Musée des Abénakis, 2017. 127 p.
TREYVAUD, Geneviève. Odanak, Fouilles archéologiques 2011-2012. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Musée des Abénakis/Conseil de bande d'Odanak, 2013. 152 p.