Laboratoire d'archéologie du Québec
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Semelle de chaussure d'enfant. DessusImage
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Semelle de chaussure d'enfant. DessousImage
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Semelle de chaussure d'enfant. ProfilImage
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-110 > Opération 18 > Sous-opération L > Lot 98 > Numéro de catalogue 2326

Contexte(s) archéologique(s)

Berge

Région administrative

Capitale-Nationale

MRC

Québec

Municipalité

Québec

Fonction du site

militaire
domestique
maritime
entreposage

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La semelle de chaussure d'enfant a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle représente un objet lié à l'habillement d'un enfant vers la fin du XVIIe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La semelle de chaussure d'enfant est probablement fabriquée à Québec dans le dernier quart du XVIIe siècle. La semelle en cuir, de forme longue au bout arrondi, se compose de trois parties cousues ensemble et d'un talon. Ce dernier est composé de quatre épaisseurs assemblées et fixées à la semelle par des chevilles de bois. La chaussure est fabriquée de manière artisanale, comme en témoignent la disposition inégale et la grosseur des trous de couture ainsi que la présence de grosses chevilles de bois disposées de façon irrégulière. Ceci indique que la semelle est cousue et chevillée à la main. La semelle est bilatérale, pouvant servir autant au pied gauche qu'au pied droit. Les semelles de chaussure sont réalisées de cette manière jusque vers 1780.

La semelle de chaussure est un accessoire vestimentaire servant à couvrir les pieds de leur propriétaire pour les protéger du froid, de l'humidité, de la saleté et des blessures. Celle-ci, d'après sa petite taille, est conçue pour être portée par un enfant probablement issu d'une riche famille bourgeoise puisqu'au XVIIe siècle, les chaussures de cuir étaient un objet couteux. Les gens du peuple se contentaient de souliers de boeuf, de mocassins, ou de sabots. Une empreinte est visible sur tout le pourtour de la face interne de la semelle intercalaire, probablement causée par la pression exercée par le reste de la chaussure, qui est manquante. Il est également possible que cette chaussure n'ait jamais été portée. Elle pourrait effectivement être un déchet de fabrication, étant donné la position des chevilles de bois qui dépassent vis-à-vis le talon, rendant le confort impossible. Ce positionnement irrégulier des chevilles pourrait aussi résulter d'une déformation du cuir après sa mise au jour.

La semelle de chaussure d'enfant est mise au jour en 2001 sur le site archéologique de l'îlot Hunt, à Québec. Elle est découverte dans un contexte archéologique daté du dernier quart du XVIIe siècle associé aux anciens rivages du fleuve Saint-Laurent, où des déchets divers étaient jetés. Un incendie majeur est survenu dans le quartier de la Basse-Ville en 1682. Les spécialistes suggèrent qu'un cordonnier établi dans ce quartier ait jeté sur la plage ce qui n'était pas récupérable après cet incendie. Probablement dû au mouvement d'oscillation des marées, les couches superficielles du cuir sont altérées sur le dessus de la semelle intercalaire, sur le talon et sur la face externe de la semelle d'usure. La première semelle est déchirée en son centre, et la moitié du bout est manquante. Le talon est troué, mais il n'est pas possible de déterminer si le trou est causé par l'action de l'eau ou l'utilisation de la chaussure.

La semelle de chaussure montre une certaine déformation des parties de semelle, probablement causée par le séchage du cuir survenu après sa mise au jour. La semelle a reçu des traitements de conservation.

RÉFÉRENCES

CLOUTIER, Céline. Les battures du Saint-Laurent aux XVIIe et XVIIIe siècles : un dépotoir à ciel ouvert? : le cas du site archéologique de l'îlot Hunt. Cahiers d'archéologie du CELAT, 19. Québec, CÉLAT, 2006. 164 p.
MARIER, Christiane. Les menus objets de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 95. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1996. 529 p.
SIMONEAU, Daniel. Îlot Hunt 2001-2002. Rapport d'interventions archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de Québec, 2003. 183 p.