Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Fragment de gorgerin. Face AImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de gorgerin. Face BImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de gorgerin. Détail de la cassureImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de gorgerin. Détail de l'extrémitéImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-9 > Unité de fouille 134 > Numéro de catalogue 92

Contexte(s) archéologique(s)

Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le fragment de gorgerin a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un type d'objet rare au Québec. Il est également le seul gorgerin mis au jour dans le secteur de Place-Royale. L'objet a aussi été choisi pour ses qualités esthétiques associées à l'ardoise rubanée minutieusement polie.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le fragment de gorgerin est probablement réalisé au cours du Sylvicole inférieur (3 000 à 2 400 ans avant aujourd'hui). Correspondant à la moitié de l'objet cassé en son centre, le fragment est constitué d'une plaquette d'ardoise rubanée qui devait être rectangulaire. Ses coins sont arrondis et toute sa surface est minutieusement polie, faisant ressortir les bandes de couleurs différentes présentes dans la pierre. Une perforation, qui devait se situer vers le centre de l'objet, se trouve au bord de la portion restante. Elle devait servir à attacher ou à suspendre le gorgerin.

Le gorgerin, ou pendentif est un objet dont la fonction est encore indéterminée. Il s'agit probablement d'un ornement porté comme parure, ou encore d'un élément de protection corporelle. Dans ce dernier cas, il serait porté au cou pour protéger la gorge, le thorax, la poitrine ou encore le dos lors d'affrontements. Rien ne permet toutefois de confirmer l'usage exact de cet objet. La présence d'une perforation permet d'affirmer qu'il est fixé ou suspendu au moyen d'un lien. Les qualités esthétiques de l'objet ainsi que le polissage minutieux de l'ardoise suggèrent que cet objet possède une valeur symbolique importante. En outre, les gorgerins sont souvent découverts en association avec des sépultures, et ils semblent faire partie de nouvelles pratiques funéraires.

Le fragment de gorgerin est mis au jour entre 1979 et 1980 dans les niveaux préhistoriques du site patrimonial de l'Habitation-Samuel-De Champlain dans le secteur de Place-Royale, à Québec. Le contexte archéologique préhistorique de Place-Royale est représenté par un vaste emplacement de campement autochtone situé sur la pointe de Québec. Il a été occupé à de multiples reprises sur une longue période couvrant l'Archaïque récent laurentien (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui) jusqu'au Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui). De nombreuses structures y furent dégagées lors des fouilles archéologiques, comme des traces de piquets, des foyers ainsi que des sépultures, témoignant de la diversité des activités et des fonctions associées à ce site.

RÉFÉRENCES

Cérane inc. L'occupation historique et préhistorique de la place Royale. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Affaires culturelles du Québec, 1989. s.p.
CHAPDELAINE, Claude, Norman CLERMONT et Jacques GUIMONT. L'occupation historique et préhistorique de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 76. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1992. 426 p.
MANDEVILLE, Jean. Rapport préliminaire et inventaire de la fouille effectuée sur le site CeEt-9 à l'hiver 1979-1980, Place-Royale, Québec. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Affaires culturelles du Québec, 1980. 36 p.