Laboratoire d'archéologie du Québec
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Biface. Face AImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Biface. Face BImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Biface. ProfilImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-9 > Opération 9 > Sous-opération C > Lot 14 > Numéro de catalogue 1158

Contexte(s) archéologique(s)

Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le biface a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, à cause de sa rareté. Il s'agit d'un objet de grandes dimensions taillé dans un chert de Ramah, une pierre dont la source se situe au Labrador, à plus de mille kilomètres du site de sa découverte. Le biface témoigne ainsi de l'étendue des réseaux d'interactions des Autochtones au cours de la préhistoire. Par ailleurs, sa facture soignée démontre une maitrise des techniques de taille.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le biface est réalisé à une date indéterminée. En effet, sa datation est incertaine, puisqu'il ne présente aucune forme typologique précise, et parce que les bifaces sont fabriqués tout au long de la préhistoire (12 000 à 450 ans avant aujourd'hui), leur utilisation se poursuivant même jusqu'au début de la période historique. L'objet incomplet correspond à la partie médiane du biface et présente une facture soignée. Le matériau utilisé pour fabriquer le biface, du chert de Ramah, est une pierre provenant du nord du Labrador, à plus de mille kilomètres du site de sa découverte. Ce matériau , un chert de bonne qualité pour la taille, présente une couleur grise translucide et souvent des inclusions ferrugineuses, formant de bandes enfumées noirâtres.

Le biface est un outil multifonctionnel en pierre qui est taillé sur ses deux faces afin de former un tranchant. Il peut servir de couteau pour trancher et découper des matières organiques tels l'os, l'andouiller, le bois ou les peaux, ou encore à racler, à écorcher, à creuser ou à fendre. Les bifaces peuvent subséquemment être transformés en d'autres types d'outils, tels des pointes de projectiles ou des grattoirs. Ils peuvent également servir de matrice pour la fabrication d'autres objets. Les dimensions de l'objet, sa minceur, le choix du matériau et la facture soignée du biface suggèrent toutefois une fonction symbolique plutôt qu'utilitaire.

Le biface est mis au jour vers 1980 sur le site patrimonial de l'Habitation-Samuel-De Champlain dans le secteur de Place-Royale, à Québec. Le contexte archéologique préhistorique de Place-Royale est représenté par un vaste emplacement de campement autochtone situé sur la pointe de Québec. Il a été occupé à de multiples reprises sur une longue période couvrant l'Archaïque récent laurentien (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui) jusqu'au Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui). De nombreuses structures y furent dégagées lors des fouilles archéologiques, comme des traces de piquets, des foyers ainsi que des sépultures, témoignant de la diversité des activités et des fonctions associées à ce site.

RÉFÉRENCES

Cérane inc. L'occupation historique et préhistorique de la place Royale. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Affaires culturelles du Québec, 1989. s.p.
CHAPDELAINE, Claude, Norman CLERMONT et Jacques GUIMONT. L'occupation historique et préhistorique de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 76. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1992. 426 p.
LA ROCHE, Daniel. Analyse préliminaire de données d'archéologie historique recueillies au printemps 1980 sur Place-Royale (151QU), Québec. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Affaires culturelles du Québec, 1980. 12 p.