Laboratoire d'archéologie du Québec
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Concrétion calcaire décorée. Vue généraleImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Concrétion calcaire décorée. DessusImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Concrétion calcaire décorée. DessousImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-9 > Opération B1 > Lot 4 > Numéro de catalogue 1155

Contexte(s) archéologique(s)

Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La concrétion calcaire décorée a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle représente l'un des très rares exemplaires de pierres gravées de motifs ressemblant à des pictogrammes qui aient été retrouvés sur les sites archéologiques du Québec et du Nord-Est américain. De plus, elle a été choisie parce qu'elle revêtait possiblement une valeur symbolique ou spirituelle importante pour les autochtones du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui).

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La concrétion calcaire décorée est gravée au cours du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui). La forme ronde de l'objet est le résultat de phénomènes naturels. Ce type de formation géologique se retrouve normalement dans le lit des lacs et des rivières possédant des sédiments fins ainsi qu'un débit lent. Ces caractéristiques spécifiques permettent de former des disques. Au Québec, deux rivières possèdent d'importants dépôts de ces disques calcaires, les rivières Harricana et Saint-François. Les concrétions provenant de ces cours d'eau ont une forme régulière circulaire et biconvexe, puisque le centre est plus épais. La pierre en calcaire gris est également décorée de lignes incisées sur l'une de ses faces, formant un motif rappelant une étoile. D'autres objets analogues ont été retrouvés à Saint-Pierre-les-Becquets en 1979, dont une pierre ornée d'un motif en étoile similaire. Toutefois, les concrétions de Saint-Pierre-les-Becquets sont décorées de motifs plus nets et plus complexes que cet objet.

Cette concrétion calcaire décorée est un objet à la fonction encore inconnue. Toutefois, elle traduit un geste culturel, tant par sa sélection que par la décoration de sa surface. D'autres exemplaires de pétroglyphes de ce genre ont été interprétés comme étant des objets possédant des vertus spirituelles, comme des offrandes, des amulettes, des porte-bonheurs, des objets de divination ou encore de guérison. Des pièces semblables, fabriquées avec d'autres matériaux, ont été découvertes et sont associées à divers jeux, dont des jeux de hasard.

La concrétion calcaire décorée est mise au jour vraisemblablement en 1988 dans une couche historique sur le site patrimonial de l'Habitation-Samuel-De Champlain, dans le secteur de Place-Royale à Québec. Elle est découverte avec trois autres concrétions calcaires. La couche historique se trouve au-dessus de la couche préhistorique. Le contexte archéologique préhistorique de Place-Royale est représenté par un vaste emplacement de campement autochtone situé sur la pointe de Québec. Il a été occupé à de multiples reprises sur une longue période couvrant l'Archaïque récent laurentien (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui) jusqu'au Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui). De nombreuses structures sont dégagées lors des fouilles archéologiques, comme des traces de piquets, des foyers ainsi que des sépultures, témoignant de la diversité des activités et des fonctions associées à ce site.

RÉFÉRENCES

Cérane inc. L'occupation historique et préhistorique de la place Royale. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Affaires culturelles du Québec, 1989. s.p.
CHAPDELAINE, Claude, Norman CLERMONT et Jacques GUIMONT. L'occupation historique et préhistorique de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 76. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1992. 426 p.