Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragment de cheminée. Vue en angle, côté AImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de cheminée. Vue en angle, côté BImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de cheminée. Côté AImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de cheminée. Côté BImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEw-1 > Opération 5 > Sous-opération N > Lot 2 > Numéro de catalogue 12

Contexte(s) archéologique(s)

Baraque
Fort
Militaire

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le fragment de cheminée a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il représente les modes de construction et de chauffage des bâtiments du fort Jacques-Cartier. Il témoigne aussi de la cuisson des aliments.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le fragment de cheminée en argile dite « à quatre bâtons » provient d'une cheminée fabriquée en 1759 sur le site du fort Jacques-Cartier. Le fragment porte une empreinte laissée par une des perches de bois formant l'ossature de la cheminée. L'argile était appliquée et modelée sur cette ossature pour former le revêtement. Les cheminées sont des éléments architecturaux dotés d'un foyer, emplacement où l'on peut allumer un feu, et d'un conduit d'évacuation de la fumée. Le feu qui y est allumé est utilisé pour le chauffage intérieur et pour la cuisson des aliments.

Le fort Jacques-Cartier est construit alors que les ressources et matériaux disponibles aux troupes françaises sont très limités. Du bois est réquisitionné aux habitants de Cap-Santé, qui le destinaient à la construction de leur église. Cette petite quantité de bois sert à construire les plateformes à canons ainsi que les toitures des baraques. Les murs de ces baraques ainsi que leurs cheminées sont modelés d'argile séchée, disponible dans les environs du fort. L'argile sert également à lier les pierres des champs utilisées pour former la base des cheminées. La chaleur du feu a d'ailleurs fait rougir les pierres, le sol au fond du foyer et l'argile séchée.

Le fort est construit à la fin du mois de septembre 1759, suivant la chute de la ville de Québec. Ce fort sert de lieu d'hivernement pour les troupes françaises, ainsi que de base pour des expéditions de reconnaissance dans les environs de Québec afin de déterminer les positions des troupes britanniques ennemies et ainsi nuire aux préparatifs de leur campagne militaire suivante. Le site sert également de centre stratégique pour les préparatifs d'une contre-attaque sur la ville de Québec prévue au printemps 1760 et connue sous le nom de la bataille de Sainte-Foy. Malgré la victoire française, la ville n'est pas reprise, et les troupes retournent au fort Jacques-Cartier avant d'être dispersées sur d'autres fronts. Seule une garnison demeure au fort, jusqu'à la capitulation de Montréal en septembre 1760. Les Français sont alors évacués par les troupes britanniques victorieuses.

Le fragment de cheminée a été mis au jour en 2004 dans l'une des baraques du site du fort Jacques-Cartier, à Cap-Santé

RÉFÉRENCES

MOUSSETTE, Marcel. Le chauffage domestique au Canada : des origines à l'industrialisation. Ethnologie de l'Amérique française. Québec, Presses de l'Université Laval, 1983. 316 p.
SANTERRE, Simon. Histoire et archéologie du fort Jacques-Cartier : 1759, 1760, son rôle dans la défense de la colonie après la prise de Québec. Université Laval, 2008. 212 p.