Les fragments de vase ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, car ils constituent un exemple typique du style décoratif du Sylvicole moyen tardif (1 500 à 1 000 ans avant aujourd'hui). Entre autres, ils ne présentent aucun parement et sont ornés d'une décoration presque exclusivement constituée d'impressions à la cordelette. La présence d'une rainure en forme de gouttière au niveau de la partie supérieure de la lèvre est également propre à cette époque.

Les fragments de vase sont associés à un récipient fabriqué au cours du Sylvicole moyen tardif (1 500 à 1 000 ans avant aujourd'hui). Le vase incomplet, en céramique de type autochtone, est composé de trois fragments correspondant à une portion du rebord. Dépourvu de parement, ce dernier est marqué d'une décoration caractéristique de cette période, notamment des motifs imprimés à l'aide d'une cordelette et des lignes incisées. La présence d'une rainure profonde formant une gouttière sur la partie supérieure de la lèvre est également une variante particulière de l'époque.

Au cours de la préhistoire, le vase est un récipient multifonctionnel servant principalement à préparer, à entreposer, à transporter et à consommer des aliments. Pendant le Sylvicole moyen (2 400 à 1 000 ans avant aujourd'hui), l'usage des vases est davantage lié à la cuisson. La présence de traces de suie et d'une croute carbonisée témoigne d'ailleurs d'une telle utilisation.

Deux des fragments de vase sont mis au jour entre 1979 et 1980, et le troisième en 1988, dans une couche préhistorique du site patrimonial de l'Habitation-Samuel-De Champlain, dans le secteur de Place-Royale à Québec. Le contexte archéologique préhistorique de Place-Royale est représenté par un vaste emplacement de campement autochtone situé sur la pointe de Québec. Il a été occupé à de multiples reprises sur une longue période couvrant l'Archaïque récent laurentien (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui) jusqu'au Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui). De nombreuses structures sont dégagées lors des fouilles archéologiques, comme des traces de piquets, des foyers ainsi que des sépultures, témoignant de la diversité des activités et des fonctions associées à ce site.

Des analyses par activation neutronique sont réalisées sur un échantillon prélevé sur l'un des fragments de cet objet, afin de déterminer l'origine de la céramique et d'évaluer les relations possibles avec un réseau d'échange plus vaste. Les résultats des analyses indiquent que l'argile de ce fragment ressemble à celle formant d'autres tessons mis au jour à Place-Royale et supposent une origine régionale, voire locale, de la matière première.