Les fragments de bol ou de terrine ont été sélectionnés pour la collection archéologique du Québec, car ils sont associés au remblai de rehaussement et de comblement de la tranchée de la palissade sud associée à l'occupation de la mission de Fort-Lorette (1696-1721). Ils ont également été choisis parce qu'ils ont été trouvés en association avec plusieurs autres objets de la même époque.

Les fragments de bol ou de terrine proviennent d'un contexte archéologique daté entre 1696 et 1721. L'objet incomplet est composé de deux fragments formant une base plate, un talon droit et une paroi évasée, des caractéristiques d'un récipient de forme tronconique. Les fragments sont en terre cuite de couleur chamois contenant des inclusions ferreuses noires et ocre. Ces dernières ont laissé des trainées brunâtres lors de l'application par arrosement de la glaçure verte. Une inclusion de grande dimension est visible sous la base.

Le bol ou la terrine sont des récipients ouverts remplissant plusieurs fonctions liées à la préparation et à la consommation des aliments. Pour la préparation de la nourriture, le bol est utilisé pour faire le mélange d'ingrédients, avec les mains ou avec un ustensile. La terrine, reconnaissable par son bec verseur, sert notamment à l'écrémage du lait. La glaçure recouvrant la céramique sert à imperméabiliser la paroi interne du récipient, empêchant le liquide du contenu d'être absorbé par la paroi. Des traces de suie noires visibles sous la base de l'objet indiquent que le contenant est placé à proximité des flammes, ou même sur des braises, possiblement afin de chauffer le contenu.

Les fragments de bol ou de terrine sont mis au jour en 2017 et en 2018 sur le site de la mission de Fort-Lorette, situé dans le site patrimonial de l'Ancien-Village-du-Sault-au-Récollet, à Montréal. Ils sont retrouvés dans le remblai de rehaussement et de comblement de la tranchée de la palissade sud associé à l'occupation de la mission (1696-1721).