Laboratoire d'archéologie du Québec
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Grain de chapelet. Vue à l'horizontaleImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Grain de chapelet. Vue du trou d'enfilageImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-184 > Opération 2 > Sous-opération P > Lot 2 > Numéro de catalogue 8

Contexte(s) archéologique(s)

Remblai
Tranchée de palissade

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le grain de chapelet a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle provient d'un remblai de rehaussement associé à l'occupation de la mission de Fort-Lorette.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le grain de chapelet, de forme ronde, est façonné à l'aide d'outils à partir d'un os d'animal, puis il est poli par abrasion. Un petit trou d'enfilage est ensuite foré dans l'objet.

Le grain de chapelet fait partie d'un ensemble de grains similaires réunis sur un fil de cuivre ou une cordelette pour former un chapelet. Ce dernier est un objet de dévotion servant à la pratique individuelle de la prière et du culte chrétiens. Le chapelet ordinaire comporte cinq dizaines de petits grains, chaque dizaine étant séparée par un gros grain. Il y a parfois deux autres gros grains sur la section de la croix. Les chapelets en grains d'os sont considérés comme étant les plus communs. D'après sa petite taille, ce grain correspond à la récitation de la prière du « Je vous salue Marie », qui porte le nom « d'Ave ».

En France, les frères Jésuites donnent des chapelets en récompenses aux fidèles, aux enfants et aux adultes, qui savent réciter parfaitement les prières essentielles. La pratique s'est transportée en Nouvelle-France, bien que les documents mentionnent davantage le don de petites perles tubulaires de verre, de rassades (petites perles rondes) et de bagues en laiton. Les missionnaires jésuites donnent ainsi des chapelets aux Autochtones nouvellement baptisés pour marquer de manière solennelle l'abandon de leurs anciennes croyances. Le chapelet est léger et peut être transporté par les personnes baptisées dans tous leurs déplacements. Les Jésuites en donnent aussi aux mères qui les mettent au cou de leurs enfants, afin de leur faire bénéficier de la protection divine.

Le grain de chapelet est mis au jour en juin 2017 sur le site de la mission de Fort-Lorette, situé dans le site patrimonial de l'Ancien-Village-du-Sault-au-Récollet, à Montréal. L'objet est retrouvé dans un remblai de rehaussement et de comblement mis en place après le démantèlement de la palissade sud de la mission (1696-1721).

RÉFÉRENCES

ARKÉOS INC. 12375, rue du Fort-Lorette. Site BjFj-184. Inventaire archéologique. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de Montréal/MCCQ, 2018. 97 p.
FRIANT, Emmanuelle. Le catholicisme matériel : les objets de piété privée dans la France des XVIe et XVIIe siècles. Université de Nancy 2, 2009. 839 p.