Laboratoire d'archéologie du Québec
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Perle. Vue à l'horizontaleImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Perle. Vue du trou d'enfilageImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-184 > Opération 4 > Sous-opération A > Lot 5 > Numéro de catalogue 35

Contexte(s) archéologique(s)

Remblai

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La perle de verre a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle provient d'un remblai de rehaussement associé à l'occupation de la mission de Fort-Lorette. Elle a également été choisie en raison de son décor particulier, qui est légèrement différent du type IIb' 2 selon la typologie élaborée par Kidd et Kidd en 1972 avec ses huit lignes semi-sinusoïdales. Le type IIb' 2* lui a donc été attribué afin de signifier cette distinction.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La perle de verre est un objet fabriqué en Europe, dont la production date d'entre le XVIe et le XVIIe siècle. La perle est de type IIb' 2*, selon la typologie élaborée par Kidd et Kidd en 1972. De forme ronde, elle est faite de verre opaque de couleur noire dans lequel sont incrustées de fines stries de verre opaque blanc semi-sinusoïdales. La perle est fabriquée par étirement.

Cette technique de fabrication de perles nécessite la présence de deux personnes. Une première personne prend une bulle de verre en fusion à l'aide d'une canne munie d'un trou en son milieu. La bulle est soufflée et elle peut être trempée dans du verre fondu pour augmenter son volume ou pour lui ajouter d'autres couleurs. Pour cette perle, la bulle de verre est insérée dans un contenant où des cannes de verre blanc ont été préalablement réparties selon le motif à reproduire sur la perle. La bulle de verre est ensuite soufflée dans ce contenant pour que les cannes y adhèrent, puis est retirée et mise au four afin de fusionner les verres. Ensuite, elle est étirée. Pour ce faire, la deuxième personne met une tige de fer à l'autre extrémité de la bulle de verre et les deux personnes tirent dans des directions opposées jusqu'à ce que le verre atteigne le diamètre souhaité. Il est possible de torsader le tube de verre pendant l'étirement pour créer un motif. Le tube est ensuite laissé à refroidir totalement avant d'être coupé en plusieurs morceaux pour obtenir des perles. Il est aussi possible d'utiliser des moules ou de façonner les perles sur un marbre quand elles ne sont pas encore refroidies. Pour obtenir les formes ovale et ronde, le trou des perles est rempli de sable et de charbon de bois moulu. Placées dans un récipient métallique, les perles sont chauffées en les secouant. Ensuite, elles sont nettoyées et polies dans un sac de son. Cette technique, bien qu'artisanale, permet de fabriquer plusieurs centaines de perles par jour.

Les perles de verre sont des objets de parure et d'échange. Elles servent surtout aux Européens pour les échanges avec les Autochtones. Ces derniers les utilisent à leur tour aux mêmes fins, ou encore comme parure. Elles sont alors brodées sur les vêtements, les ceintures, ou sont utilisées pour la confection de bijoux.

La perle de verre est mise au jour en juillet 2018 sur le site de la mission de Fort-Lorette lors de la seconde intervention sur ce site. Ce dernier est situé dans le site patrimonial de l'Ancien-Village-du-Sault-au-Récollet, à Montréal. L'objet provient d'un remblai de rehaussement associé à l'occupation de la mission (1696-1721). La surface de la perle est altérée, devenant légèrement irisée à divers endroits.

RÉFÉRENCES

ARKÉOS INC. 12375, rue du Fort-Lorette. Site BjFj-184. Inventaire archéologique complémentaire. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de Montréal/MCCQ, 2019. 147 p.
KIDD, Martha Ann et Kenneth E. KIDD. « Classification des perles de verre à l'intention des archéologues sur le terrain ». RICK, John H. Travaux d'archéologie du Service des lieux historiques nationaux, 1962-1966. Lieux historiques canadiens : cahiers d'archéologie et d'histoire, 1. Ottawa, Direction des parcs nationaux et des lieux historiques, Ministère des affaires indiennes et du Nord, 1972, p. 47-92.
STONE, Lyle M. Fort Michilimackinac, 1715-1781: An Archaeological Perspective on the Revolutionary Frontier. Anthropological Series, 2. s.l. Michigan State University Museum, East Lansing, 1974. 367 p.