La préforme de cône clinquant a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit de la seule retaille de cuivre ayant une forme qui témoigne de l'intention de transformer le fragment en colifichet qui ait été retrouvée sur le site de Fort-Lorette.

La préforme de cône clinquant provient d'un contexte archéologique daté entre 1696 et 1721. L'objet consiste en une retaille en cuivre de forme quadrangulaire montrant des traces nettes de découpe, ainsi qu'une tentative de découpage parallèle à une arête. Le cuivre provient vraisemblablement d'un chaudron ou d'un autre contenant d'origine européenne : les Autochtones utilisent alors ces objets comme matière première afin de découper des retailles pour la fabrication de divers ornements et outils.

La préforme de cône clinquant est une retaille en cuivre découpée correspondant à l'étape préliminaire de la fabrication d'un cône clinquant. Aussi appelé colifichet, ce dernier est un ornement populaire sous le Régime français, pouvant être porté dans la chevelure ou sur les habits. Il peut être pincé sur une mèche de cheveux, ou encore sur les franges d'un vêtement. Cette préforme est similaire à d'autres retailles en cuivre retrouvées sur le site du fort Abénakis (fort d'Odanak), elles aussi associées à des préformes de cônes clinquants. Une des retailles est d'ailleurs partiellement enroulée sur elle-même, étant abandonnée en cours de fabrication.

La préforme de cône clinquant est mise au jour en juillet 2018 sur le site de la mission de Fort-Lorette, situé dans le site patrimonial de l'Ancien-Village-du-Sault-au-Récollet, à Montréal. L'objet est retrouvé sur une aire de circulation (1696-1721), qui comprenait également plusieurs autres artéfacts abandonnés sur place lors du déménagement de la mission en 1721. Elle peut être mise en relation avec d'autres retailles de chaudron en cuivre retrouvées sur le site de Fort-Lorette, qui témoignent elles aussi de la transformation de ces objets par les occupants de la mission.