Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pointe triangulaire à pédoncule. Face AImage
Photo : Elsa Cencig 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pointe triangulaire à pédoncule. Face BImage
Photo : Elsa Cencig 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pointe triangulaire à pédoncule. ProfilImage
Photo : Elsa Cencig 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

IcGm-5 > Numéro de catalogue 233

Contexte(s) archéologique(s)

Habitation de surface

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La pointe triangulaire à pédoncule a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un objet typique représentatif de la période du Dorsétien classique (2 200 à 1 500 ans avant aujourd'hui). Elle a également été choisie, parce qu'elle est un élément important de la chasse à cette époque.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La pointe triangulaire à pédoncule, aussi appelée armature distale, est associée au Dorsétien classique (2 200 à 1 500 ans avant aujourd'hui). La pointe entière en siltite, siltstone en anglais, présente une forme triangulaire se terminant en pédoncule. Cette pointe, taillée à partir d'un gros éclat, est vraisemblablement conçue pour être emmanchée sur la tête d'une lance, d'après ses grandes dimensions.

À la période du Dorsétien (2 500 à 800 ans avant aujourd'hui), ce type de pointe est inséré dans l'extrémité d'un autre outil, généralement une arme pour la chasse aux mammifères marins, telle qu'un harpon ou une lance. En effet, ce type de pointe en pierre n'est pas utilisé comme pointe de flèche à cette époque. Malgré plusieurs décennies de recherche, les sites dorsétiens ne permettent pas de démontrer de manière concluante l'utilisation de l'arc et des flèches par les Dorsétiens. L'utilisation de ce type d'armement est plus courante chez les populations prédorsétiennes et thuléennes.

Ce type de pointe en pierre est fabriqué à partir d'une variété de matériaux et à l'aide de plusieurs techniques différentes. Il existe donc une grande variabilité dans la taille et la forme des armatures distales, bien que certains attributs soient caractéristiques de cultures ou de périodes spécifiques. Malgré une grande similitude entre les têtes des harpons et des lances, celles des lances sont généralement un peu plus grandes que celles des harpons.

La pointe triangulaire à pédoncule est mise au jour en 1995 sur le site dorsétien IcGm-5, situé à l'embouchure de la rivière Inuksuak, près du village d'Inukjuak sur la côte est de la baie d'Hudson. Deux échantillons de charbon de bois ont été prélevés sur le site et ont été analysés avec la technique du carbone 14. Les dates médianes obtenues sont 1 600 (± 75) ans avant aujourd'hui et 1 520 (± 80) ans avant aujourd'hui, soit l'équivalent de 275 à 510 apr. J. -C. environ.

Cette pointe constitue un témoin important de la chasse et de l'évolution des groupes dorsétiens au Nunavik.

RÉFÉRENCES

DIONNE, Marie-Michelle. Gestion des matières premières et de l'outillage lithiques dans un camp spécialisé du Dorsétien moyen (2000-1500 AA) : le cas d'IcGm-5, côte est de la baie d'Hudson, Nunavik. Université Laval, 2005. 172 p.
INSTITUT CULTUREL AVATAQ. Fouille de sauvetage, site IcGm-5, Inukjuak, Nunavik. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 1996. 26 p.
PINARD, Claude. Le site IcGm-5, une occupation dorsétienne sur la côte est de la baie d'Hudson. Université de Montréal, 1996. 158 p.