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Le biberon a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il constitue un objet rarement identifié dans les collections archéologiques du Québec. Son étude permet d'identifier et de reconnaitre les caractéristiques de ce type de contenant.

Le biberon est fabriqué à Montréal par The Excelsior Company, une compagnie dont les activités ont lieu entre 1879 et 1883. De forme ovoïdale et présentant un dos plat ainsi qu'un col incliné, le biberon est issu d'une fabrication semi-industrielle : les marques verticales visibles sur les côtés du biberon attestent de l'utilisation d'un moule en deux parties, alors que l'effacement graduel de ces marques sur le col indique l'utilisation d'une pince à finition pour le façonnage de l'extrémité. La base du biberon présente des irrégularités, résultant probablement d'un contact avec un autre objet alors que le verre est encore chaud.

Le biberon est un contenant lié à l'alimentation du jeune enfant. Les biberons sont fabriqués en verre dès le XVIIIe siècle, puisqu'il ne rouille pas ni ne libère d'oxydes métalliques dans le lait, comparativement aux autres modèles en étain ou en fer blanc. Son entretien est également théoriquement plus facile. Le biberon est muni d'un goulot conçu pour y adapter une tétine de caoutchouc.

Le biberon est jeté dans un dépotoir situé dans le vide sanitaire d'un entrepôt de l'entreprise André E. Vallerand, dont les activités débutent en 1883 et s'interrompent en 1915 au décès du propriétaire. Ce vide sanitaire pourrait correspondre au lieu de rejet des marchandises de l'entreprise Vallerand qui ne répondaient pas aux standards de qualité. Il est probable que le biberon n'ait jamais servi et ait été jeté avant même d'être vendu puisqu'il présente des défauts de fabrication, notamment au niveau de la base.

Le biberon est mis au jour entre le 26 novembre 1990 et le 11 janvier 1991 sur le site de l'ilot Hunt, situé dans le secteur de Place-Royale, à Québec.