Le biberon a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il constitue un objet rarement identifié dans les collections archéologiques du Québec. Son étude permet d'identifier et de reconnaitre les caractéristiques de ce type de contenant.

Le biberon est fabriqué à la fin du XIXe siècle, puisqu'il s'agit d'un type de biberon qui apparait après 1890 en réponse au discrédit dont fait l'objet le biberon à tube, qualifié d'infanticide. L'inscription située sur le corps de la bouteille indique la date du brevet, 1er septembre 1891. Sa production est donc postérieure à cette date. Le nom du fabricant, également inscrit sur l'objet, est la Gotham Company, une compagnie établie à New York, aux États-Unis.

Présentant un corps de forme ovoïdale dont une face est aplatie, le biberon est issu d'une production semi-industrielle. Les marques verticales visibles sur les côtés du biberon attestent de l'utilisation d'un moule en deux parties, alors que la présence partielle ou l'absence de ces marques sur les ouvertures indique l'utilisation d'une pince à finition pour le façonnage des extrémités. La présence d'un petit trou sur le dessus de la lèvre est probablement due à une bulle d'air dans le verre créée lors de la finition manuelle à la pince.

Le biberon est un contenant lié à l'alimentation du jeune enfant. Les biberons sont fabriqués en verre dès le XVIIIe siècle, puisqu'il ne rouille pas ni ne libère d'oxydes métalliques dans le lait, comparativement aux autres modèles en étain ou en fer blanc. Son entretien est également théoriquement plus facile. Le biberon est muni d'un bouchon-valve à l'opposé du goulot adapté pour recevoir une tétine de caoutchouc. Ce bouchon permet de fermer le biberon, tout en laissant entrer l'air au cours de la tétée. Résultant probablement de son séjour dans le sol, le bouchon du biberon est corrodé.

Le biberon est mis au jour en 1983 sur le site du quai Saint-André , à Québec.