Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragment de jambe de poupée. Côté AImage
Photo : Véronique Marengère 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Fragment de jambe de poupée. Côté BImage
Photo : Véronique Marengère 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-950 > Opération 3 > Sous-opération A > Lot 25 > Numéro de catalogue 4

Contexte(s) archéologique(s)

Latrines

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le fragment de jambe de poupée a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il représente une catégorie d'objets reliée à l'enfance, celle des poupées. Son contexte de provenance présente également un intérêt, puisqu'il a été mis au jour dans une fosse de latrines associée à l'occupation des lieux par la famille de Charles Théodore Pitl (1834-1897). Ces latrines, dont les dates d'utilisation sont bien connues, ont permis de dater avec précision l'utilisation de cet objet.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le fragment de jambe de poupée est fabriqué au cours du XIXe siècle, comme en témoigne le type de porcelaine utilisé pour produire cet objet, qui est typique de cette période. La jambe est vraisemblablement produite en Europe, puisque l'Angleterre, l'Allemagne et la France dominent le marché de la poupée à cette époque. Comprenant la botte et une partie du mollet, le fragment de jambe est fabriqué de manière semi-industrielle : en effet, la porcelaine est moulée, puis les divers éléments sont peints à la main. La botte est rose, la semelle est jaune, et des lignes noires et brunes soulignent les contours des divers éléments par-dessus la glaçure.

Le fragment de jambe appartient à une poupée, un jouet utilisé dans le cadre de jeux d'enfants, principalement ceux des jeunes filles. Au XIXe siècle, la poupée est un jouet indispensable pour l'éducation des petites filles : elle sert de modèle comportemental, ainsi qu'à inculquer les bonnes manières. En effet, dans les livres sur l'étiquette de l'époque, il existe des règles concernant les jeux de poupées, les jeunes filles enseignant à leur tour ces bonnes manières à leurs poupées dans le cadre de leurs jeux. Au XIXe siècle, les différentes parties de la poupée (jambes, bras, tête) sont disponibles en magasin pour une confection à la maison.

Cette poupée sert de jouet à un enfant de la famille Charles Théodore Pitl (1834-1897), marchand pour Weston Hunt à Québec et consul d'Allemagne de 1871 à 1897. Charles Pitl a quatre enfants, dont deux filles qui ont pu jouer avec la poupée : Emma (1885-1892) et Mathilda (née en 1887). La jambe de la poupée est fracturée, probablement lors de son utilisation ou à la suite de son rejet dans la fosse des latrines de la maison entre 1885 et 1897.

Le fragment de jambe de poupée est mis au jour entre le 14 et le 19 juin 2018 sur le site Anderson, situé dans le quartier Limoilou à Québec, lors d'un chantier-école en archéologie de l'Université Laval.

RÉFÉRENCES

ARCHAMBAULT, Rachel, Serena HENDRICKX et Anne LABERGE. Le site Anderson (CeEt-950). Rapport d'intervention 2018 des opérations 3 et 4. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université Laval / Ville de Québec, 2019. 224 p.
RENAUD, Louise et Katherine TREMBLAY. Les jeux et les jouets de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 65. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1999. 212 p.
TOSA, Marco. Poupées. Antiquités & objets d'art, 3. Paris, Éditions Fabbri, 1990. 79 p.