Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragments de pointe lancéolée. Face AImage
Photo : Steven Darby 2020, © Musée canadien de l'histoire

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Fragments de pointe lancéolée. Face BImage
Photo : Steven Darby 2020, © Musée canadien de l'histoire

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PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BgFp-33 > Numéro de catalogue 156

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les fragments de pointe lancéolée ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, car ils sont représentatifs des rares pointes de type « Sainte-Anne-Varney » découvertes dans la région de la vallée du Saint-Laurent, en amont de la ville de Québec.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les fragments de pointe lancéolée sont représentatifs du Paléoindien récent ou supérieur, période se situant entre 10 000 à 8 000 ans avant aujourd'hui dans le Nord-Est américain. Cette datation est basée sur la forme de l'objet, de type « Sainte-Anne-Varney », qui est représentative de cette période. Ce type de pointe est caractérisé par des bords parallèles droits, une lame mince et étroite ainsi que des retouches parallèles. L'objet, dont la base est légèrement convexe, est incomplet et est constitué de deux fragment fragment correspondant à la partie mésio-distale de la pointe. La pointe lancéolée est taillée dans le chert, une pierre dont la provenance est encore inconnue.

À l'époque du Paléoindien récent ou supérieur, la pointe lancéolée, insérée au bout d'une hampe en bois, est utilisée principalement comme pointe de lance pour la chasse et peut également avoir une fonction défensive. Lorsqu'elle n'est pas emmanchée, elle peut aussi servir de couteau.

Les pointes lancéolées témoignent de l'influence de la culture Plano, une culture provenant de l'Ouest américain. Les tailleurs ayant fabriqué ces pointes, dans un mouvement migratoire de l'ouest vers l'est, en ont développé plusieurs variantes. Celle de type « Sainte-Anne-Varney » est considérée comme la plus récente associée à cette culture et est le résultat de l'influence exercée par le type « Eden » de l'Ouest américain. La datation de ce type de pointe lancéolée demeure approximative. Toutefois, cette pointe à base concave représente possiblement une expression tardive du type « Sainte-Anne-Varney » comparativement aux découvertes faites ailleurs dans l'ouest du continent. Au Québec, les sites archéologiques associés à cette culture et datant de cette période sont principalement concentrés entre Rimouski et Gaspé.

Les fragments de pointe lancéolée sont découverts entre 1957 et 1961 sur l'île Thompson, une île située à l'est du lac Saint-François. Ce dernier constitue un élargissement du fleuve Saint-Laurent se trouvant près de la frontière entre le Québec et l'Ontario. La découverte est effectuée par un résident de l'île, qui développe au fil des ans une collection archéologique d'objets récupérés sur place. Dans cette collection figurent, entre autres, quelques fragments de pointes lancéolées de type « Sainte-Anne-Varney ». Le site associé à l'occupation paléoindienne de l'île n'ayant pas fait l'objet d'une fouille systématique par des archéologues professionnels, la nature de l'occupation reste inconnue.

RÉFÉRENCES

GOGO, George N. Thompson island, its significance to Early Man in eastern Ontario. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Musée national de l'Homme, 1961. s.p.