Laboratoire d'archéologie du Québec
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Lampe à l'huile. Vue générale AImage
Photo : Elsa Cencig 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Lampe à l'huile. Vue générale BImage
Photo : Elsa Cencig 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

IdGo-21 > Numéro de catalogue 4

Contexte(s) archéologique(s)

Cache

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La lampe à l'huile a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle est finement façonnée et parce qu'il s'agit d'un objet représentatif du Dorsétien récent (1 500 à 800 ans avant aujourd'hui).

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La lampe à l'huile est taillée en stéatite au cours du Dorsétien récent (1 500 à 800 ans avant aujourd'hui). L'objet poli est de forme ovale et ses parois sont minces.

La lampe à huile en stéatite constitue la source commune de cuisson, de chauffage et d'éclairage à l'époque dorsétienne (2 200 à 800 ans avant aujourd'hui). Leurs dimensions peuvent varier grandement, allant de huit centimètres à cinquante centimètres de longueur. Au Dorsétien classique (2 200 à 1 500 ans avant aujourd'hui), les lampes ont généralement une forme rectangulaire et un fond plat, alors qu'elles sont plus souvent arrondies et ovales au Dorsétien récent (1 500 à 800 ans avant aujourd'hui). Des traces de graisse carbonisée visibles sur l'intérieur des parois de cette lampe témoignent de son utilisation.

La stéatite est une pierre tendre très utilisée par les cultures dorsétienne et thuléenne pour la fabrication de récipients, tels que des marmites, des vases et des lampes. Cette pierre étant friable, les objets fabriqués en stéatite sont fragiles. Les récipients se fissurent souvent sous l'effet de la chaleur ou d'une mauvaise utilisation, c'est pourquoi ils sont généralement retrouvés sous forme de fragments, ou portant des traces de réparation. Généralement, les propriétaires de ces objets importants du quotidien et extrêmement précieux préfèrent les réparer plutôt que les jeter, puisque leur réalisation est longue et complexe. Lors d'une réfection, des trous sont faits de chaque côté de la fissure, puis les morceaux sont collés avec du sang de phoque qui a été congelé. Ensuite, ils sont cousus ensemble en passant par les trous. Finalement, une rainure est pratiquée de part et d'autre de la fissure, puis une barre de renforcement en ardoise ou autre pierre y est collée. Il arrive souvent que les trous soient comblés d'ocre rouge. L'association symbolique de l'ocre rouge, des lampes et des pots était particulièrement répandue au Dorsétien récent (1 500 à 800 ans avant aujourd'hui), alors que la plupart des vases en pierre étaient recouverts d'une solution réalisée à base de ce pigment. Les sites archéologiques ne contiennent souvent que des fragments de lampes et de pots en pierre, suggérant peut-être qu'ils ont été endommagés de manière irréparable.

La lampe à l'huile a été mise au jour en 1991 lors de la reconnaissance archéologique du site IdGo-52, situé dans la région de Witch Bay sur la côte est de la baie d'Hudson au nord du village d'Inukjuak. L'objet a été restauré. La présence de traces de graisse carbonisée ainsi que l'absence de trou de suspension sur l'objet indiquent que ce récipient était utilisé comme lampe à l'huile.

RÉFÉRENCES

INSTITUT CULTUREL AVATAQ. The Natturalik Archaeology Project, Nunavik, 1991. Vol. 1 : Text. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Municipalité d'Inukjuak, 1993. 21 p.
INSTITUT CULTUREL AVATAQ. The Natturalik Archaeology Project, Nunavik, 1991. Vol. 2 : Site Descriptions. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Municipalité d'Inukjuak, 1993. s.p.