Laboratoire d'archéologie du Québec
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Couteau. Face AImage
Photo : Elsa Cencig 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Couteau. Face BImage
Photo : Elsa Cencig 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

JjEw-1 > Numéro de catalogue 393

Contexte(s) archéologique(s)

Habitation de creusement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le couteau a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car cet outil à usages multiples fait partie de l'assemblage typiquement associé au mode de subsistance des Dorsétiens (2 200 à 800 ans avant aujourd'hui).

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le couteau est taillé dans le quartzite (chert) de Ramah au cours du Dorsétien récent (1 500 à 800 ans avant aujourd'hui). Travaillé bifacialement, l'objet présente des parties distale et proximale de forme arrondie. Une encoche est pratiquée de chaque côté du couteau.

À la période du Paléoesquimau (4 000 à 800 ans avant aujourd'hui), le couteau est un outil à usages multiples pouvant servir au dépeçage du gibier, à la préparation des peaux pour en faire des vêtements, ou encore à tailler des manches pour des armes et outils divers. À cette époque, le couteau est un biface dont l'un des bords est aménagé pour former un tranchant. Le biface est l'un des types d'artéfacts les plus répandus sur les sites archéologiques. Ils existent en de nombreuses tailles et formes et portent des centaines de noms spécialisés qui dépendent de leur forme et de l'endroit où ils ont été trouvés. Tous les bifaces ont deux côtés qui se rencontrent pour former un seul bord qui circonscrit l'artéfact entier. Les deux parties sont appelées « faces » et montrent des traces d'enlèvements antérieures.

Les bifaces classés sous le nom de « couteau » sont fabriqués à partir de différents matériaux et varient en taille et en forme, mais ils présentent généralement une forme ovale avec un dos droit ou une base. Certaines variantes possèdent un pédoncule ou une encoche latérale pour permettre l'emmanchement, comme celui-ci.

Le couteau a été mis au jour en 2002 sur le site archéologique JjEw-1, situé dans un endroit appelé Tupirvikallak. Il s'agit d'un camp printanier de chasse au béluga se trouvant dans la baie Joy, à l'est du village nordique de Kangiqsujuaq au Nunavik. Deux échantillons de charbon de bois ont été prélevés sur le site et ont été analysés avec la technique du carbone 14. Les dates médianes obtenues sont 1 643 ± 115 ans avant aujourd'hui et 983 ± 60 ans avant aujourd'hui, soit l'équivalent de 307 à 967 apr. J. -C. environ.

Ce couteau constitue un témoin clé de l'évolution des groupes dorsétiens au Nunavik, tant pour leurs techniques de fabrication des outils en pierre que pour leur mode de vie et leurs méthodes de chasse.

RÉFÉRENCES

INSTITUT CULTUREL AVATAQ. Interventions archéologiques sur les sites JjEw-1 et JfEl-10 au Nunavik à l'été 2002. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2003. 22 p.