La microlame à soie a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle fait partie de l'assemblage typiquement associé au mode de subsistance des Prédorsétiens (4 000 à 2 500 ans avant aujourd'hui).

La microlame à soie est taillée en quartz cristallin au cours du Prédorsétien récent (3 000 à 2 500 ans avant aujourd'hui). Elle présente une retouche fine localisée à une extrémité, formant un rétrécissement appelé « soie » ou « pédoncule » et servant à l'emmanchement.

Les microlames sont généralement en chert ou en quartz et constituent l'un des types d'outils les plus importants de la préhistoire arctique. Elles sont très tranchantes et sont probablement utilisées à diverses fins, telles que l'enlèvement de la peau et le dépeçage, le façonnage des os, du bois ou de l'ivoire et la découpe de peaux pour la fabrication de vêtements. Les microlames sont fabriquées et utilisées pendant plus de trois millénaires par les groupes prédorsétiens et dorsétiens. Elles sont extraites d'un nucléus spécial duquel de nombreux éclats peuvent être détachés. Les microlames mesurent généralement 1 cm ou moins de largeur et jusqu'à 3 ou 4 cm de longueur. Elles sont souvent retouchées le long des bords latéraux et aménagées à l'extrémité proximale, soit par des encoches, soit par un pédoncule pour en faciliter l'emmanchement.

La microlame à soie a été mise au jour en 1987 sur le site archéologique de Nunaingok, situé sur l'extrémité nord-est de la baie d'Ungava. Elle a été trouvée dans l'aire No 2, correspondant à une zone se trouvant près des berges érodées. Elle constitue un témoin clé de l'évolution des premiers groupes humains au Nunavik, tant pour leur technique de fabrication des outils en pierre que pour leur mode de vie et leurs méthodes de chasse.