Laboratoire d'archéologie du Québec
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Grattoir. Face AImage
Photo : Elsa Cencig 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Grattoir. Face BImage
Photo : Elsa Cencig 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Grattoir. ProfilImage
Photo : Elsa Cencig 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

GhGk-4 > Numéro de catalogue 171

Contexte(s) archéologique(s)

Habitation de surface

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le grattoir a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, parce que cet outil fait partie de l'assemblage typiquement associé au mode de subsistance des Prédorsétiens (4 000 à 2 500 ans avant aujourd'hui).

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le grattoir est associé à la période du Prédorsétien ancien (4 000 à 3 000 ans avant aujourd'hui). Cet objet, entier, présente un front évasé et possède deux encoches latérales sur sa partie proximale servant à faciliter l'emmanchement. Le grattoir est en chert de Nastapoka, une pierre provenant de la formation géologique du même nom, située dans le golfe de Richmond sur la côte est de la baie d'Hudson.

Le grattoir est un type d'outil courant dans les collections archéologiques des sites paléoesquimaux (4 000 à 800 ans avant aujourd'hui). Il est utilisé pour sculpter ou façonner des matériaux organiques durs tels que l'ivoire, l'os, le bois ou l'andouiller. Il peut également servir à gratter les peaux dans le processus de la fabrication de vêtements. Ces outils sont habituellement fabriqués à partir d'éclats de pierre relativement épais qui sont ensuite retravaillés en formes sous-triangulaires ou tabulaires. Un bord tranchant dont l'angle est très obtus est ensuite aménagé sur l'extrémité distale du grattoir. Cette dernière est généralement convexe, et le tranchant est retouché de manière abrupte pour former un bord de raclage net et robuste. Certains grattoirs peuvent avoir des encoches latérales peu profondes pour être emmanchés. La plupart des grattoirs ne mesurent pas plus de trois centimètres de longueur et deux centimètres de largeur.

Le grattoir est mis au jour en 1990 près de la structure 17 du site prédorsétien GhGk-4, situé près du village de Kuujjuarapik. Ce village se trouve à l'embouchure de la Grande rivière de la Baleine, au sud-est de la baie d'Hudson. Trois échantillons de charbon de bois prélevés sur le site ont été datés par la technique du carbone 14. Les dates médianes obtenues sont 3 260 (± 100) ans avant aujourd'hui, 3 360 (± 100) ans avant aujourd'hui et 3 790 (± 70) ans avant aujourd'hui, soit l'équivalent de 1910 à 1210 av. J. C. environ. Ce site prédorsétien est le plus ancien du Nunavik.

Le grattoir constitue ainsi un témoin clé de l'évolution des premiers groupes humains dans cette région, que ce soit pour leur technique de fabrication d'outils en pierre, leur mode de vie ou leurs méthodes de chasse.

RÉFÉRENCES

GENDRON, Daniel et Claude PINARD. « Early Palaeo-Eskimo Occupations in Nunavik : A Re-Appraisal ». APPELT, Martin, dir., Joel BERGLUND, dir. et Hans Christian GULLØV, dir. Identities and Cultural Contacts in the Arctic : proceedings from a conference at the Danish National Museum, Copenhagen, November 30 to December 2, 1999. Copenhague, Danish National Museum/Danish Polar Center, 2000, p. 129-142.
INSTITUT CULTUREL AVATAQ. Archaeological salvage excavation of the GhGk-4 site, 1990. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Whapmagoostui Band Council/Municipalité de Kuujjuarapik, 1992. 20 p.