Laboratoire d'archéologie du Québec
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Burin. Face AImage
Photo : Elsa Cencig 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Burin. Face BImage
Photo : Elsa Cencig 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Burin. ProfilImage
Photo : Elsa Cencig 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

GhGk-4 > Numéro de catalogue 124

Contexte(s) archéologique(s)

Habitation de surface

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le burin a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un outil caractéristique de la période du Prédorsétien (4 000 à 2 500 ans avant aujourd'hui) dans la région du Nunavik. En conséquence, sa découverte a permis de dater le site archéologique et d'en identifier l'appartenance culturelle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le burin est associé à la période du Prédorsétien ancien (4 000 à 3 000 ans avant aujourd'hui). Cet objet, entier, présente une forme rectangulaire. Il est taillé bifacialement et possède une encoche sur l'un des côtés, servant à faciliter l'emmanchement. L'outil porte des traces d'affûtage, prenant la forme d'enlèvements de chutes de burin successifs. Le burin est en chert de couleur brunâtre provenant de la formation géologique Nastapoka, située dans le golfe de Richmond sur la côte de la baie d'Hudson.

Le burin est un type d'outil très courant de la période du Prédorsétien (4 000 à 2 500 ans avant aujourd'hui). Il s'agit d'un outil robuste en pierre taillée avec une pointe biseautée dont la principale fonction est de rainurer et d'aplanir des matières organiques dures, à savoir des os, du bois, de l'ivoire et de l'andouiller. Les burins peuvent également servir de grattoir et d'outil pour graver des matériaux durs.

Pour fabriquer un burin, un éclat de chert est préparé à la forme et aux dimensions souhaitées, puis un petit éclat étroit est extrait en appliquant une pression à l'extrémité de l'outil selon un angle oblique. Le petit éclat ainsi obtenu, ayant une forme caractéristique longue et étroite, est appelé chute de burin. Le bord tranchant de l'outil est formé par l'élimination de plusieurs chutes de burin. Lorsque l'outil est émoussé par l'utilisation, un autre éclat peut être enlevé pour l'aiguiser. Un burin qui est affûté à plusieurs reprises présente donc une série de marques, telles que des fractures en charnière.

Le burin est mis au jour en 1990 dans la structure 12 du site prédorsétien GhGk-4, situé près du village de Kuujjuarapik. Ce village se trouve à l'embouchure de la Grande rivière de la Baleine, au sud-est de la baie d'Hudson. Trois échantillons de charbon de bois prélevés sur le site ont été datés par la technique du carbone 14. Les dates médianes obtenues sont 3 260 (± 100) ans avant aujourd'hui, 3 360 (± 100) ans avant aujourd'hui et 3 790 (± 70) ans avant aujourd'hui, soit l'équivalent de 1910 à 1210 av. J. C. environ. Ce site prédorsétien est le plus ancien du Nunavik.

Le burin constitue ainsi un témoin clé de l'évolution des premiers groupes humains dans cette région, que ce soit pour leur technique de fabrication d'outils en pierre, leur mode de vie ou leurs méthodes de chasse.

RÉFÉRENCES

GENDRON, Daniel et Claude PINARD. « Early Palaeo-Eskimo Occupations in Nunavik : A Re-Appraisal ». APPELT, Martin, dir., Joel BERGLUND, dir. et Hans Christian GULLØV, dir. Identities and Cultural Contacts in the Arctic : proceedings from a conference at the Danish National Museum, Copenhagen, November 30 to December 2, 1999. Copenhague, Danish National Museum/Danish Polar Center, 2000, p. 129-142.
INSTITUT CULTUREL AVATAQ. Archaeological salvage excavation of the GhGk-4 site, 1990. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Whapmagoostui Band Council/Municipalité de Kuujjuarapik, 1992. 20 p.