Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragment de cruche ou de pot. Face externeImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de cruche ou de pot. Face interneImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de cruche ou de pot. Détail de la pâteImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EdBt-3 > Numéro de catalogue 7542

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Le Golfe-du-Saint-Laurent

Municipalité

Côte-Nord-du-Golfe-du-Saint-Laurent

Fonction du site

domestique
pêche

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le fragment de cruche ou de pot fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il s'agit d'une découverte rare à l'île du Petit Mécatina.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le fragment de cruche ou de pot représente un récipient pouvant servir à conserver, à entreposer et à transporter une panoplie de liquides alimentaires, dont de l'huile notamment.

Le tesson de fond plat avec panse évasée vers le haut est du même matériau que la cruche EdBt 3 7316. Il pourrait donc s'agir d'un objet de plus grande taille que cette dernière, vu que le diamètre du fond est deux fois plus grand. L'objet pourrait être de fabrication française ou espagnole et avoir été apporté à l'île du Petit Mécatina à bord d'un navire de pêche basque au cours du XVIe ou au début du XVIIe siècle. La cruche EdBt-3-7316 s'apparente morphologiquement et par sa pâte chamois à des exemplaires retrouvés à Red Bay, sous l'épave du San Juan, coulé en 1565, et à des cruches découvertes dans des contextes variés de la Nouvelle-France jusqu'en 1760. Ces dernières seraient de fabrication française, surtout du centre et de l'ouest du pays, possiblement de la région de la Loire. Par contre, elles ont souvent une glaçure verte ou parfois aucune, tandis que la cruche de Petit Mécatina se distingue par sa glaçure jaunâtre et aussi par une pâte très tendre qui présente une coloration rougeâtre par endroits. Son origine française et donc, par extension, celle de ce récipient à grand creux, ne peut donc pas être confirmée. Son rattachement à des productions céramiques de la région de Bilbao, également à pâte blanchâtre et dont certaines portent une glaçure jaunâtre, ne peut pas être confirmé non plus. Un des tessons de la cruche a été échantillonné à des fins d'analyse de provenance.

Le récipient a été jeté par-dessus bord d'un navire ancré dans l'anse du Petit Mécatina et a été récupéré dans un sondage fouillé immédiatement au nord des monticules de pierres de lest SP 4 et SP 6. Le même secteur de fouille a livré une panoplie d'autres objets, dont de nombreuses céramiques, comportant trois réchauds et des fragments d'une jarre ou d'un pot cylindrique de la même production, des jarres à olives ibériques, des écuelles en majolique aragonaise, des marmites et d'autres objets. Des pièces de barriques et des déchets de bois témoignant du travail des tonneliers et des charpentiers y sont aussi découverts, de même que des restes alimentaires variés, des récipients en bois, un anneau de vannerie, un manche de couteau, des fragments de chaussures, des perles de chapelet en matériaux variés, une coquille de pétoncle géant, des cendrées ou chevrotines et une balle de mousquet ainsi que des déchets liés à la fabrication sur place de ces munitions, une ancre de petite embarcation, des tuiles à toiture et des pierres de lest. Plusieurs os de baleine et de morue trouvés sur le site confirment la poursuite de ces cétacés et les activités de pêche par les Basques à Petit Mécatina. L'association du récipient à grand creux avec ce dépôt semble confirmer sa datation ancienne, du XVIe ou du début du XVIIe siècle.

RÉFÉRENCES

FITZHUGH, William W. et Erik PHANEUF. The Gateways Project 2013. Land and Underwater Excavations at Hare Harbour and Brador. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Smithsonian Institution/Université de Montréal/Artic Studies Center, 2014. 126 p.
GUSSET, Gérard. « La poterie commune et le grès des sites subaquatique et terrestre à Red Bay ». BERNIER, Marc-André, Robert GRENIER et Willis STEVENS. L'archéologie subaquatique de Red Bay : la construction navale et la pêche de la baleine basques au XVIe siècle. Ottawa, Parcs Canada, 2007, p. 51-120.