Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragments de marmite ou de pot. Face externeImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de marmite ou de pot. Face interneImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de marmite ou de pot. ProfilImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de marmite ou de pot. Détail de l'altérationImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de marmite ou de pot. Détail de la pâteImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EdBt-3 > Numéro de catalogue 6568

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Le Golfe-du-Saint-Laurent

Municipalité

Côte-Nord-du-Golfe-du-Saint-Laurent

Fonction du site

domestique
pêche

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les fragments de marmite ou de pot font partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'ils représentent un récipient qui est associé à la présence ancienne des Basques sur le site et que seuls quelques éléments ont été trouvés en contexte subaquatique.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les fragments de marmite ou de pot appartiennent à un récipient faisant partie de la vaisselle destinée à l'alimentation qui sert soit à la cuisson, soit à la conservation et au transport des aliments. Elle est faite en terre cuite grossière à pâte chamois orangé. Malgré le fait que seulement une partie du corps et du col est conservée, le fort diamètre au niveau de l'épaule indique qu'il s'agit d'un récipient de très grande taille. Pouvant certainement atteindre entre quatre et sept litres de volume, il aurait pu servir à conserver et à transporter des provisions de bouche, ou à la cuisson de repas, tels que des ragoûts, pour un groupe de huit personnes ou plus. Par contre, l'absence quasi totale de traces de suie ou de carbonisation sur les fragments conservés ne permet pas d'établir hors de tout doute son utilisation pour la cuisson. De plus, son très grand volume, difficile à estimer avec plus de précision en raison de l'état très fragmentaire de l'objet, pourrait rendre son utilisation pour la cuisson peu praticable.

Fabriqué en Europe, fort probablement en Espagne ou en France, au XVIe ou au début du XVIIe siècle, cet objet est apporté à Petit Mécatina à bord d'un navire de pêche basque. Ses parties inférieure et supérieure sont manquantes, mais il avait probablement un fond plat et épais lui permettant de tenir debout facilement. Si ce récipient était utilisé pour la cuisson, contrairement aux marmites à fond arrondi ou aplati et mince, qui étaient suspendues au-dessus du feu, cette marmite aurait été placée sur le sol près des braises d'un feu ou au-dessus d'un fourneau. Aucun pot complet de ce type n'est récupéré à l'île du Petit Mécatina, mais plusieurs autres fragments de rebords avec anse et plusieurs fonds plats faits de la même matière céramique ou d'une matière très similaire sont mis au jour. Le récipient, jeté par-dessus bord d'un navire ancré dans l'anse du Petit Mécatina, est découvert dans un sondage immédiatement au nord des monticules de pierres de lest SP-4 et SP-6.

Les marmites ou pots à pâte de couleur rougeâtre, généralement à fond plat, sont des témoins importants des stations baleinières établies par les Basques à «¿Terranova¿» au XVIe siècle. Malgré leur ressemblance avec certaines productions céramiques françaises, leur véritable origine n'est pas encore connue et une provenance espagnole est aussi possible pour ces objets. Une analyse physico-chimique des objets, ou la découverte d'un site de production pourront éventuellement apporter des précisions.

À Petit Mécatina, ce type de récipient, ainsi que des marmites et des pots à anse faits en pâte rougeâtre, se retrouvent presque exclusivement dans les dépôts subaquatiques. Il semble qu'ils étaient surtout utilisés à bord des navires et très peu sur le site terrestre. La préparation des repas pour l'ensemble de l'équipage se faisait vraisemblablement dans un grand chaudron métallique sur un fourneau, plutôt qu'en petites quantités dans des marmites de volume somme toute limité. Les marmites ou pots en céramique servaient peut-être à la distribution des rations à des groupes composés de quelques personnes. Si ces récipients en céramique de grand volume servaient à la conservation d'aliments apportés d'Europe, il pouvait très bien s'agir de provisions personnelles des membres de l'équipage. Et une fois vidés de leur contenu d'origine, ces récipients pouvaient très bien remplir d'autres fonctions. Les marques incisées sur certains des objets de ce matériau pourraient identifier soit des propriétaires, soit des groupes de personnes à l'usage desquels ils sont destinés.

RÉFÉRENCES

BARKHAM, Michael M. « Aspects de la vie à bord des navires basques espagnols au XVIe siècle, notamment par référence aux expéditions de pêche de la baleine dans les eaux de Terranova ». BERNIER, Marc-André, Robert GRENIER et Willis STEVENS. L'archéologie subaquatique de Red Bay : la construction navale et la pêche de la baleine basques au XVIe siècle. Ottawa, Parcs Canada, 2007, p. 49-72.
FITZHUGH, William W. et Erik PHANEUF. The Gateways Project 2013. Land and Underwater Excavations at Hare Harbour and Brador. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Smithsonian Institution/Université de Montréal/Artic Studies Center, 2014. 126 p.
FITZHUGH, William W. The Gateways Project 2012. Land and Underwater Excavations at Hare Harbor, Petit Mecatina and Little Canso Island. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Smithsonian Institution/Université de Montréal/Artic Studies Center, 2013. 50 p.
GUSSET, Gérard. « La poterie commune et le grès des sites subaquatique et terrestre à Red Bay ». BERNIER, Marc-André, Robert GRENIER et Willis STEVENS. L'archéologie subaquatique de Red Bay : la construction navale et la pêche de la baleine basques au XVIe siècle. Ottawa, Parcs Canada, 2007, p. 51-120.
PETRUCCI, Jean Ferdinand. Les poteries et les potiers de Vallauris 1501-1945. École des hautes études en sciences sociales, 1999. s.p.