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Vertèbre caudale de baleine. Vue générale
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Vertèbre caudale de baleine. Côté A
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Vertèbre caudale de baleine. Côté B
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
LOCALISATION
PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
EdBt-3 > Numéro de catalogue 7691
Région administrative
Côte-Nord
MRC
Le Golfe-du-Saint-Laurent
Municipalité
Côte-Nord-du-Golfe-du-Saint-Laurent
Fonction du site
domestique
pêche
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
La vertèbre caudale de baleine fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle témoigne de la chasse à la baleine à Petit Mécatina et qu'elle a été trouvée dans un dépôt stratifié.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
La vertèbre caudale de baleine est un os entier de petite taille, appartenant possiblement à une baleine juvénile de l'espèce des baleines à bosse (Megaptera novaeangliae). L'os témoigne de la chasse à la baleine pratiquée à Petit Mécatina par les Basques au XVIe et au début du XVIIe siècle.
La baleine franche de l'Atlantique Nord (Eubalaena glacialis) a longtemps été considérée comme étant l'espèce la plus chassée par les Basques au Canada au XVIe siècle, suivie de près par la baleine boréale (Balaena mysticetus). Cette chasse serait une des causes de la diminution radicale de ces espèces. Des analyses d'ADN effectuées sur des ossements de baleines provenant de différents lieux de chasse démontrent que les Basques recherchaient surtout la baleine boréale. Cette baleine ne fréquente plus le golfe du Saint-Laurent, vraisemblablement à cause du réchauffement des eaux dans la région. Aux XVIe et XVIIe siècles, l'effet du Petit Âge glaciaire semble avoir refroidi les eaux de la région, permettant à cette espèce d'y résider une partie de l'année. À Petit Mécatina, presque tous les os analysés appartiennent à des baleines boréales, sauf un échantillon sur les 37 identifiés qui appartient à une baleine à bosse. Toutes ces baleines sont chassées à la fois pour leur graisse, qui peut être transformée en huile, et pour leurs fanons, utilisés dans la fabrication d'un grand nombre d'objets.
Les fouilles subaquatiques dans l'anse du Petit Mécatina permettent de trouver plusieurs os de baleine autour des monticules de pierres de lest provenant des baleiniers basques qui y étaient ancrés. Il s'agit généralement de phalanges et de métacarpes provenant des nageoires des baleines, ou de petites vertèbres. Les os de plus grande envergure, tels les crânes, les grandes vertèbres et les côtes, semblent avoir été apportés ailleurs.
Lors de la chasse, la baleine était harponnée et tuée, puis remorquée par plusieurs chaloupes, généralement par la queue, jusqu'à la station baleinière. Le dépeçage pouvait alors se faire sur la rive ou sur le côté du navire. Les os découverts à Petit Mécatina laissent croire que le dépeçage avait lieu près des navires, sans trop de souci pour l'effet du cumul des os sur les lieux d'ancrage. Cependant, une fois le dépeçage terminé, la carcasse était remorquée ailleurs. Cela permettait de protéger l'ancrage d'un cumul d'os de grande taille, mais éloignait aussi le corps qui pouvait émettre une odeur nauséabonde et attirer des prédateurs ou des charognards. Peu de traces de fanons sont trouvées dans les fouilles subaquatiques, ces derniers se confondant avec les nombreux déchets de bois débité retrouvés dans les sondages. Par contre, des fanons sont découverts à plusieurs endroits sur le site terrestre. Ils ont probablement servi à l'aménagement des lieux, ayant été fixés avec des clous sur les toitures, ou étendus sur le sol, pour créer une isolation contre l'humidité.
La vertèbre est trouvée dans un dépôt stratifié subaquatique à l'extrémité nord de deux grands monticules de pierres de lest, SP-4 et SP-6. Ce secteur de fouille livre une panoplie d'autres objets, dont de nombreuses céramiques comportant trois réchauds, plusieurs pots ou marmites, des jarres à olives ibériques, des écuelles en majolique aragonaise, mêlés à des pièces de barriques et des déchets de bois, des restes alimentaires variés, des récipients en bois, un anneau de vannerie, un manche de couteau, des fragments de chaussures, des perles de chapelet, une coquille de pétoncle géant, des cendrées ou chevrotines et une balle de mousquet ainsi que des déchets liés à la fabrication de ces munitions, une ancre de petite embarcation, des tuiles à toiture et des pierres de lest. D'autres os de baleine et des os de morue confirment la poursuite de ces cétacés et les activités de pêche dans la région.
La baleine franche de l'Atlantique Nord (Eubalaena glacialis) a longtemps été considérée comme étant l'espèce la plus chassée par les Basques au Canada au XVIe siècle, suivie de près par la baleine boréale (Balaena mysticetus). Cette chasse serait une des causes de la diminution radicale de ces espèces. Des analyses d'ADN effectuées sur des ossements de baleines provenant de différents lieux de chasse démontrent que les Basques recherchaient surtout la baleine boréale. Cette baleine ne fréquente plus le golfe du Saint-Laurent, vraisemblablement à cause du réchauffement des eaux dans la région. Aux XVIe et XVIIe siècles, l'effet du Petit Âge glaciaire semble avoir refroidi les eaux de la région, permettant à cette espèce d'y résider une partie de l'année. À Petit Mécatina, presque tous les os analysés appartiennent à des baleines boréales, sauf un échantillon sur les 37 identifiés qui appartient à une baleine à bosse. Toutes ces baleines sont chassées à la fois pour leur graisse, qui peut être transformée en huile, et pour leurs fanons, utilisés dans la fabrication d'un grand nombre d'objets.
Les fouilles subaquatiques dans l'anse du Petit Mécatina permettent de trouver plusieurs os de baleine autour des monticules de pierres de lest provenant des baleiniers basques qui y étaient ancrés. Il s'agit généralement de phalanges et de métacarpes provenant des nageoires des baleines, ou de petites vertèbres. Les os de plus grande envergure, tels les crânes, les grandes vertèbres et les côtes, semblent avoir été apportés ailleurs.
Lors de la chasse, la baleine était harponnée et tuée, puis remorquée par plusieurs chaloupes, généralement par la queue, jusqu'à la station baleinière. Le dépeçage pouvait alors se faire sur la rive ou sur le côté du navire. Les os découverts à Petit Mécatina laissent croire que le dépeçage avait lieu près des navires, sans trop de souci pour l'effet du cumul des os sur les lieux d'ancrage. Cependant, une fois le dépeçage terminé, la carcasse était remorquée ailleurs. Cela permettait de protéger l'ancrage d'un cumul d'os de grande taille, mais éloignait aussi le corps qui pouvait émettre une odeur nauséabonde et attirer des prédateurs ou des charognards. Peu de traces de fanons sont trouvées dans les fouilles subaquatiques, ces derniers se confondant avec les nombreux déchets de bois débité retrouvés dans les sondages. Par contre, des fanons sont découverts à plusieurs endroits sur le site terrestre. Ils ont probablement servi à l'aménagement des lieux, ayant été fixés avec des clous sur les toitures, ou étendus sur le sol, pour créer une isolation contre l'humidité.
La vertèbre est trouvée dans un dépôt stratifié subaquatique à l'extrémité nord de deux grands monticules de pierres de lest, SP-4 et SP-6. Ce secteur de fouille livre une panoplie d'autres objets, dont de nombreuses céramiques comportant trois réchauds, plusieurs pots ou marmites, des jarres à olives ibériques, des écuelles en majolique aragonaise, mêlés à des pièces de barriques et des déchets de bois, des restes alimentaires variés, des récipients en bois, un anneau de vannerie, un manche de couteau, des fragments de chaussures, des perles de chapelet, une coquille de pétoncle géant, des cendrées ou chevrotines et une balle de mousquet ainsi que des déchets liés à la fabrication de ces munitions, une ancre de petite embarcation, des tuiles à toiture et des pierres de lest. D'autres os de baleine et des os de morue confirment la poursuite de ces cétacés et les activités de pêche dans la région.
RÉFÉRENCES
BARKHAM, Selma, Michael M. BARKHAM, Moira W. BROWN, Brenna A. MCLEOD, M.J. MOORE, Willis STEVENS et Bradley N. WHITE. « Bowhead Whales, and Not Right Whales, Were the Primary Target of 16th- to 17th-Century Basque Whalers in the Western North Atlantic ». Artic. Vol. 61, no 1 (2008), p. 61-75.
BROWN, Moira W., Stephen L. CUMBAA, Timothy R. FRASIER, Robert GRENIER, Brenna A. MCLEOD, Jeya NADARAJAH, Toolika RASTOGI et Bradley N. WHITE. « Genetic Analysis of 16th-century Whale Bones Prompts a Revision of the Impact of Basque Whaling on Right and Bowhead Whales in the Western North Atlanti ». Canadian Journal of Zoology. Vol. 82, no 10 (2004), p. 1647-1654.
FITZHUGH, William W. et Erik PHANEUF. The Gateways Project 2013. Land and Underwater Excavations at Hare Harbour and Brador. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Smithsonian Institution/Université de Montréal/Artic Studies Center, 2014. 126 p.
FITZHUGH, William W., Anja HERZOG, Brenna MCLEOD et Sophia PERDIKARIS. « Ship to Shore: Inuit, Early Europeans, and Maritime Landscapes in the Northern Gulf of St. Lawrence ». FORD, Ben, dir. The Archaeology of Maritime Landscapes (When the Land Meets the Sea). New York, Springer, 2011, p. 99-128.
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 214107
Vertèbre caudale de baleine
IDENTIFICATION+
Autre(s) nom(s)
Os de baleine
Vertèbre de cétacé
Numéro(s)
Numéro archéologique : EdBt-3-7691
Autres numéros
Numéro précédent : EdBt-3:7691
Fonctions / usages
La vertèbre témoigne de la pratique de la chasse à la baleine par les Basques dans la région de Petit Mécatina. Cet animal était chassé pour sa graisse, qui fournit de l'huile utilisée en Europe pour l'éclairage, la fabrication du cuir, la fabrication du savon et d'autres usages, ainsi que pour ses fanons, servant à la fabrication d'objets, tels que des manches d'outils et des armatures.
Matériaux
Matières organiques - solides stables (Os)
Culture
Basques
Classification(s)
Écofacts > Animaux
Lieu(x) de production
Amérique du Nord
Dimensions
Diamètre extérieur (Mesurée / intégral) : entre 7,3 et 8,4 cm
Épaisseur (Mesurée / intégral) : 5,9 cm
Préhistoire/Histoire
historique
Dates
Contexte archéologique : 1530 - 1620
Intervention archéologique : 2001 - 2013
Découverte : 2013‑ 2013
Altérations
Érosion
(Immersion dans l'eau)
: Sur la surface
On observe des zones de légère érosion sur les différentes faces de la vertèbre dû à son séjour marin.
On observe des zones de légère érosion sur les différentes faces de la vertèbre dû à son séjour marin.
DESCRIPTION+
Description
La vertèbre caudale de baleine est un os de cétacé de petite taille, appartenant possiblement à une baleine juvénile. Elle mesure entre 7,3 et 8,4 cm de diamètre et 5,9 cm d'épaisseur maximale. Elle est légèrement érodée. Il pourrait s'agir d'une baleine à bosse, chassée dans la région de Petit Mécatina au cours du XVIe ou au début du XVIIe siècle.
Intégrité
Objet entier (100% de l'objet)
Nombre de biens
1
LIEU DE CONSERVATION+
NOM DE L'ORGANISME
Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec
ADRESSE
1825, rue Semple
MUNICIPALITÉ
Québec
MRC
Québec
RÉGION ADMINISTRATIVE
Capitale-Nationale