Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragments de réchaud. Faces externesImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de réchaud. Faces internesImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de réchaud. Vue généraleImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de réchaud. Détail de la pâteImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EiBi-10 > Opération 2 > Sous-opération O > Lot 7 > Numéro de catalogue 11

Contexte(s) archéologique(s)

Bâtiment

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les fragments de réchaud font partie de la collection de référence archéologique du Québec parce qu'ils proviennent de l'unique réchaud saintongeais du XVIe siècle trouvé dans les stations baleinières basques.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les fragments de réchaud proviennent d'un objet fabriqué dans la région de la Saintonge en France, probablement entre 1580 et 1630, et apporté à Middle Bay par des chasseurs de baleine basques. Le feston de réchaud est façonné à la main à même le rebord de la coupe du contenant. Le médaillon est moulé et appliqué sur la paroi du feston à l'aide de petites tiges de bois introduites dans l'applique. Ces tiges disparaissent lors de la cuisson de l'objet et laissent des trous en quinconce visibles sur les deux parois du médaillon et du tenon. De la barbotine, une argile plus liquide qui agit en tant que colle, est également utilisée pour fixer l'applique. Le réchaud complet dont provient ce feston en possède probablement huit, chacun décoré d'un médaillon recouvert d'une glaçure verte, jaune ou brune.

Conçu pour recevoir de la braise ou de l'eau chaude, le réchaud a comme fonction principale la préparation et le service des aliments à la table, tout en ayant une certaine fonction ornementale. Ce réchaud ne présente aucune trace d'altération causée par l'exposition directe à des braises. En revanche, sa paroi intérieure vernissée rend la coupe étanche, favorisant l'utilisation d'eau. Il sert donc à cuire ou à réchauffer les aliments d'un récipient posé sur les festons au sommet du réchaud. Étant donné le caractère relativement luxueux de cet objet, il est probable que son utilisation à table soit associée aux repas des officiers ou d'autres personnes de haut rang à bord des navires plutôt qu'à ceux des marins pêcheurs. En outre, le réchaud peut également servir de source de chaleur dans les différentes pièces d'un navire ou d'une habitation. Il peut aussi combler d'autres besoins divers, par exemple ceux d'un barbier-chirurgien qui, sur les navires, agit également comme médecin et qui a, à l'occasion, besoin d'un réchaud pour chauffer ou fondre certaines matières.

Les fragments de réchaud sont trouvés en 1987 lors des fouilles de la couche d'occupation d'un bâtiment utilisé par des tonneliers basques. Ce réchaud saintongeais est une découverte unique dans les stations baleinières basques.

RÉFÉRENCES

CHAPELOT, Jean, dir. Potiers de Saintonge : huit siècles d'artisanat rural : Musée national des arts et traditions populaires, 22 novembre 1975 - 1er mars 1976. Paris, Éditions des Musées nationaux, 1975. 127 p.
HURST, John G. « Sixteenth and Seventeenth-Century Imported Pottery from the Saintonge ». EVISON, Vera I., dir., Henry HODGES, dir. et John G. HURST, dir. Medieval Pottery from Excavations. Londres, John Baker, 1974, p. 221-255.
MCGAIN, Alison et Françoise NEILLON. La station baleinière basque de la baie du Milieu, recherche archéologique 1987 sur le site EiBi-10. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Municipalité de Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent, 1987. 69 p.