Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragments de jarre ou de pot. Face externeImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de jarre ou de pot. Face interneImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de jarre ou de pot. Détail de la pâteImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EdBt-3 > Numéro de catalogue 7336

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Le Golfe-du-Saint-Laurent

Municipalité

Côte-Nord-du-Golfe-du-Saint-Laurent

Fonction du site

domestique
pêche

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les fragments de jarre ou de pot font partie de la collection de référence archéologique du Québec parce qu'ils constituent des fragments d'un objet unique dans le répertoire céramique québécois.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les fragments de jarre ou de pot cylindrique à pâte rougeâtre, couverts d'une glaçure ferrugineuse sur leur face intérieure, proviennent d'un objet fabriqué au tour de potier probablement en Espagne ou en France au XVIe ou au début du XVII siècle. Typologiquement, la pâte et la glaçure rapprochent cet objet des trois réchauds retrouvés dans le même contexte archéologique, et il est fort probable que ces objets aient une provenance commune, laquelle demeure inconnue. Un tesson de la jarre ou du pot est utilisé en 2016 afin d'effectuer des analyses physico-chimiques de la pâte visant à clarifier cette question.

La jarre ou le pot sert à la conservation et au transport d'aliments confits, en saumure ou conservés dans un liquide. La paroi intérieure vernissée rend l'objet étanche, facilitant la conservation d'aliments liquides. La partie inférieure de la jarre est manquante, mais les fragments restants permettent d'évaluer le volume minimal du pot à plus d'un litre. Le col étranglé et le rebord évasé permettent de fixer un tissu à l'aide d'une attache pour en fermer l'ouverture. Un couvercle ou un bouchon en liège peuvent aussi être utilisés. Des traces de suie grisâtres sont visibles sur quelques tessons, témoignant d'une exposition à la chaleur. La lèvre porte une trace d'argile laissée par le contact avec un autre objet lors de la cuisson. Quant à la tache brunâtre présente sur la face externe du plus gros fragment, elle est possiblement associée à des organismes marins.

À l'île du Petit Mécatina, les divers types de récipients de céramique à pâte rouge se retrouvent presque exclusivement dans les dépôts subaquatiques. Cela suggère qu'ils sont surtout utilisés à bord des navires et très peu sur le site terrestre, contrairement aux marmites à fond arrondi à pâte chamois ou à la vaisselle de service à pâte blanchâtre en provenance de la région de Bilbao, retrouvées en quantité importante dans les deux types de contexte. La raison de cette distinction demeure obscure.

Apporté à l'île du Petit Mécatina à bord d'un navire de pêche basque, le contenant est jeté à la mer à la suite d'un bris. Les fragments sont trouvés en 2013 dans des sondages situés au nord de grands monticules de pierres de lest. Ces sondages renferment plusieurs autres objets de céramique, dont trois réchauds et des fragments d'objets divers de facture comparable, des jarres à olives de terre cuite grossière ibérique, des écuelles en majolique aragonaise et des marmites. S'ajoutent à ces objets des pièces de barriques témoignant du travail des tonneliers, des restes alimentaires variés, des plats en bois, des anneaux de vannerie ou de cordage, un manche de couteau, des fragments de chaussures, des plombs de chasse, des perles en matériaux variés, une ancre de petite embarcation, des tuiles à toiture et des pierres de lest.

RÉFÉRENCES

FITZHUGH, William W. et Erik PHANEUF. The Gateways Project 2013. Land and Underwater Excavations at Hare Harbour and Brador. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Smithsonian Institution/Université de Montréal/Artic Studies Center, 2014. 126 p.