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Fragments de tuile à toiture. Vue de dessus
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de tuile à toiture. Vue de dessous
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de tuile à toiture. Détail de la pâte
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
LOCALISATION
PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
EdBt-3 > Numéro de catalogue 241
Région administrative
Côte-Nord
MRC
Le Golfe-du-Saint-Laurent
Municipalité
Côte-Nord-du-Golfe-du-Saint-Laurent
Fonction du site
domestique
pêche
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
Le fragment de tuile à toiture fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il reflète la diversité de ce type de matériau de recouvrement trouvé sur les sites basques. Ce fragment se distingue par la nature particulière de sa pâte, tendre et poudreuse, et par sa couleur orangée.
Le contexte archéologique non perturbé dans lequel il a été trouvé, associé à l'occupation basque de l'île de Petit Mécatina, justifie également sa présence dans la collection archéologique de référence du Québec.
Le contexte archéologique non perturbé dans lequel il a été trouvé, associé à l'occupation basque de l'île de Petit Mécatina, justifie également sa présence dans la collection archéologique de référence du Québec.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
La tuile à toiture dont provient ce fragment a probablement été fabriquée entre 1530 et 1620 dans un atelier d'une des trois provinces basques espagnoles : le Guipuscoa, l'Alava ou la Biscaye. La terre cuite dont elle est formée renferme de grands fragments de tuiles cassées qui percent sa surface. Sa fabrication se fait par moulage en deux temps. D'abord, l'argile est pressée dans un cadrage en bois, lui donnant une forme plate trapézoïdale, et sa surface est lissée. Ensuite, cette ébauche partiellement séchée est posée sur un moule de forme tronconique pour lui donner sa forme arrondie finale. Avant la cuisson, ces tuiles sont séchées côte à côte, leur orientation étant alternée de façon à garder leur forme. Cette tuile se distingue par sa couleur rosâtre inhabituelle ainsi que par sa pâte très tendre, poreuse et même poudreuse au toucher, suggérant qu'elle a possiblement été cuite à une température peu élevée. En outre, la tuile pourrait avoir une provenance différente de la majorité des tuiles retrouvées sur les sites basques.
À l'époque des pêcheries basques, les affréteurs des baleiniers achètent des lots de tuiles à toiture comme celle-ci afin de fournir aux pêcheurs des matériaux de construction pour leurs abris et cabanes. Afin de réduire le coût de transport, les tuiles proviennent de tuileries établies à proximité du port d'attache ou des ports d'approvisionnement des navires. Une fois chargées sur le navire, ces tuiles très lourdes jouent le rôle de ballast, réduisant du coup la quantité de pierres de lest nécessaires au départ. Au retour, la cargaison d'huile de baleine et de poisson les remplace.
Sur les lieux de pêche, comme à l'île du Petit Mécatina, les tuiles sont transportées à terre pour couvrir les diverses constructions des pêcheurs, comme les fours à faire fondre la graisse de baleine, les ateliers de travail ou les abris à caractère domestique, nécessaires même si les pêcheurs continuent à vivre sur le navire durant les séjours outre-mer. En fait, il est fort probable qu'à la suite de la capture d'une baleine, le travail de fonte se poursuive jour et nuit sur la terre ferme. Les tuiles étant très lourdes, les structures de bois des constructions doivent être très solides. Une fois le toit couvert de planches, les tuiles y sont posées méthodiquement de façon à rendre la toiture étanche et à assurer l'évacuation des eaux de pluie. Habituellement installées sur une toiture de faible inclinaison, les tuiles ne nécessitent aucune fixation, le poids des tuiles assurant leur stabilité. Des pierres peuvent toutefois être ajoutées sur les toits afin de solidifier le tout en cas de gros vents, surtout aux endroits les plus exposés. La surface inférieure des fragments de tuile à toiture présente des traces de suie pouvant indiquer l'utilisation de cette tuile particulière à proximité d'un feu.
À l'île du Petit Mécatina, comme dans d'autres stations baleinières, les tuiles à toiture sont omniprésentes, autant sur le site terrestre que sur le site subaquatique au fond de l'anse. Étant donné qu'aucun autre groupe de pêcheurs ou de colons ne semble avoir apporté ce type de matériau en territoire canadien, elles sont devenues un marqueur culturel fiable pour identifier la présence d'une station baleinière basque. Les fragments de tuile à toiture sont trouvés en 2002 sur le site terrestre à proximité de la rive.
À l'époque des pêcheries basques, les affréteurs des baleiniers achètent des lots de tuiles à toiture comme celle-ci afin de fournir aux pêcheurs des matériaux de construction pour leurs abris et cabanes. Afin de réduire le coût de transport, les tuiles proviennent de tuileries établies à proximité du port d'attache ou des ports d'approvisionnement des navires. Une fois chargées sur le navire, ces tuiles très lourdes jouent le rôle de ballast, réduisant du coup la quantité de pierres de lest nécessaires au départ. Au retour, la cargaison d'huile de baleine et de poisson les remplace.
Sur les lieux de pêche, comme à l'île du Petit Mécatina, les tuiles sont transportées à terre pour couvrir les diverses constructions des pêcheurs, comme les fours à faire fondre la graisse de baleine, les ateliers de travail ou les abris à caractère domestique, nécessaires même si les pêcheurs continuent à vivre sur le navire durant les séjours outre-mer. En fait, il est fort probable qu'à la suite de la capture d'une baleine, le travail de fonte se poursuive jour et nuit sur la terre ferme. Les tuiles étant très lourdes, les structures de bois des constructions doivent être très solides. Une fois le toit couvert de planches, les tuiles y sont posées méthodiquement de façon à rendre la toiture étanche et à assurer l'évacuation des eaux de pluie. Habituellement installées sur une toiture de faible inclinaison, les tuiles ne nécessitent aucune fixation, le poids des tuiles assurant leur stabilité. Des pierres peuvent toutefois être ajoutées sur les toits afin de solidifier le tout en cas de gros vents, surtout aux endroits les plus exposés. La surface inférieure des fragments de tuile à toiture présente des traces de suie pouvant indiquer l'utilisation de cette tuile particulière à proximité d'un feu.
À l'île du Petit Mécatina, comme dans d'autres stations baleinières, les tuiles à toiture sont omniprésentes, autant sur le site terrestre que sur le site subaquatique au fond de l'anse. Étant donné qu'aucun autre groupe de pêcheurs ou de colons ne semble avoir apporté ce type de matériau en territoire canadien, elles sont devenues un marqueur culturel fiable pour identifier la présence d'une station baleinière basque. Les fragments de tuile à toiture sont trouvés en 2002 sur le site terrestre à proximité de la rive.
RÉFÉRENCES
BARKHAM, Selma. « Building Materials for Canada in 1566 ». Bulletin of the Association for Preservation Technology. Vol. 5, no 4 (1973), p. 93-94.
FITZHUGH, William W. et Matthew D. GALLON. The Gateways Project 2002: Surveys ans Excavations from Petit Mécatina to Belles Amours. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Artic Studies Center/Depart. of Anthropology, National Museum of Natural History, Smithsonian Inst., 2002. 174 p.
MYLES, Virginia. « Tuiles de couverture ». BERNIER, Marc-André, Robert GRENIER et Willis STEVENS. L'archéologie subaquatique de Red Bay : la construction navale et la pêche de la baleine basques au XVIe siècle. Ottawa, Parcs Canada, 2007, p. 130-138.
TUCK, James A. « Excavations at Red Bay, Labrador – 1982 ». SPROULL THOMSON, Jane, dir. et Callum THOMSON, dir. Archaeology in Newfoundland and Labrador 1982. Annual Report, 3. St. John's, Historic Resources Division, Government of Newfoundland and Labrador, 1982, p. 95-117.
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 212838
Fragments de tuile à toiture
IDENTIFICATION+
Autre(s) nom(s)
Fragments de tuile à couverture
Fragments de tuile canal
Fragments de tuile romaine
Numéro(s)
Numéro archéologique : EdBt-3-241
Autres numéros
Numéro précédent : EdBt-3:241
Fonctions / usages
La tuile à toiture sert à couvrir le toit d'un bâtiment. Disposées méthodiquement, les tuiles offrent une couverture étanche de la toiture.
Matériaux
Céramique - terre cuite grossière (commune) (Sans glaçure)
Culture
Basques
Classification(s)
Structures > Élément de bâtiment
Lieu(x) de production
Europe > Espagne > Pays basque
Dimensions
Épaisseur, Paroi (Mesurée / subsistant) : entre 1,4 et 1,9 cm
Largeur (Mesurée / subsistant) : 9 cm
Longueur (Mesurée / subsistant) : 11,4 cm
Technique(s) de fabrication :
Cuit
Lissé
Moulé
Séché
Préhistoire/Histoire
historique
Dates
Contexte archéologique : 1530 - 1620
Datation des artéfacts associés au même contexte : 1530 - 1620
Importation : 1530 - 1620
Intervention archéologique : 2001 - 2013
Découverte : 2002‑ 2013
Altérations
Brûlure
: Face inférieure
La tuile est tachée de suie sur sa face inférieure.
La tuile est tachée de suie sur sa face inférieure.
DESCRIPTION+
Description
Les fragments de tuile à toiture, un élément de couverture de toit de bâtiment, ont probablement été fabriqués entre le XVIe et le début du XVIIe siècle. La pièce de terre cuite commune à pâte très tendre et poudreuse a une couleur orangée. Les quatre fragments jointifs constituent le coin d'une tuile. La longueur résiduelle de la tuile est de 11,4 cm, la largeur résiduelle atteint 9 cm, et l'épaisseur des tessons varie entre 1,4 cm et 1,9 cm. Des traces de suie sont visibles sur la face inférieure.
Type de fabrication
Artisanal
Intégrité
Objet incomplet constitué de plusieurs fragments recollés ou non (moins de 25% de l'objet)
Nombre de biens
1
Nombre de fragments
4
LIEU DE CONSERVATION+
NOM DE L'ORGANISME
Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec
ADRESSE
1825, rue Semple
MUNICIPALITÉ
Québec
MRC
Québec
RÉGION ADMINISTRATIVE
Capitale-Nationale