Laboratoire d'archéologie du Québec
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Plat. Vue généraleImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat. DessusImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat. DessousImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat. Détail des trous de réparation et des agrafes, face interneImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat. Détail des trous de réparation et des agrafes, face externeImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-387 > Opération 2 > Sous-opération H > Lot 8 > Numéro de catalogue 77

Région administrative

Capitale-Nationale

MRC

Québec

Municipalité

Québec

Fonction du site

domestique
militaire

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le plat en faïence a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il témoigne de la modification des habitudes alimentaires en Nouvelle-France au XVIIIe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le plat en faïence est fabriqué en France au cours du deuxième quart du XVIIIe siècle, car il est orné d'un décor peint en camaïeu bleu rehaussé de noir qui rappelle les productions de Rouen de cette période. Il comporte un médaillon fleuri qui orne le centre, alors qu'une bordure de croix et de traits garnit l'aile. Son décor est similaire à celui des plats creux ou saladiers en faïence brune de la même période. Le contour uni du plat permet de le dater antérieurement à 1740.

La faïence culinaire brune a comme particularité de mieux résister à la chaleur que la faïence blanche. Les récipients fabriqués dans ce matériau peuvent être utilisés sur un potager, qui est un appareil de cuisson en maçonnerie ou en brique aménagé dans la cuisine à proximité de l'âtre. Mis au point au début du XVIIIe siècle, le potager est pourvu de quelques postes de cuisson. Ceux-ci, chauffés avec des braises, permettent d'obtenir des feux de chaleurs différentes. Cet appareil est partie intégrante de la cuisine nouvelle, un mode d'alimentation qui rompt avec les traditions médiévales jusqu'alors prédominantes en Nouvelle-France. Ce plat permet donc de garder au chaud des aliments sur un potager ou encore de les gratiner au four. Cependant, l'absence de traces de suie sur son revers indique qu'il ne remplit pas cette fonction. Il servirait davantage au service à la table.

Au cours de son utilisation, le plat est cassé. Il est réparé par un raccommodeur de faïence au moyen de crampons en étain ou en plomb. Il est finalement rejeté sans que ces derniers soient retirés.

L'artéfact est mis au jour entre 1986 et 1987 sur le site de la place D'Youville, à Québec, dans un contexte archéologique daté entre 1730 et 1750. L'histoire de ce site remonte à la préhistoire. Entre 1730 et 1745, de nombreux bâtiments y sont construits, alors que le faubourg Saint-Jean s'étend en dehors des murailles. En 1745, de nouvelles fortifications avancées sont entamées, puis en 1775 l'invasion américaine détruit plusieurs habitations. Une halle est bâtie sur les lieux en 1875, le marché Montcalm, qui est en activité jusqu'en 1931. La place d'Youville est aujourd'hui une place publique située au carrefour du palais Montcalm, de la porte Saint-Jean et de nombreux commerces.

RÉFÉRENCES

LAPOINTE, Camille. Fouille et surveillance archéologiques place D'Youville, Québec. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de Québec, Service de l'urbanisme, Division du Vieux-Québec et du patrimoine, 1988. 353 p.