Laboratoire d'archéologie du Québec
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Chaussure. Vue généraleImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Chaussure. Dessus, côté AImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Chaussure. Dessus, côté BImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Chaussure. Détail talonImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DiDt-8 > Opération 14 > Sous-opération N > Lot 2 > Numéro de catalogue 144

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Manicouagan

Municipalité

Baie-Trinité

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La chaussure fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle est représentative d'un type de soulier commun à l'époque, mais qui témoigne d'un certain esthétisme par son talon et son mode d'attache au moyen d'une boucle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La chaussure, fabriquée avant 1690, est liée à l'habillement. Faite de cuir brun, elle comporte une semelle et un talon, aussi en cuir. Le côté poil du cuir est orienté vers l'extérieur. La chaussure, qui se porte dans le pied gauche, comprend deux pièces de cuir cousues derrière, au-dessus du talon, et sous le pied, entre le fond de la chaussure et la semelle. Une empeigne droite à bout carré avec coup de pied fait aussi partie de la chaussure. Une partie de l'empeigne qui se rabat sur le devant de la chaussure, de droite à gauche, est maintenue par une boucle, aujourd'hui manquante. Le dessous du talon est muni de neuf têtes de clous qui ont servi à assembler les nombreuses couches de cuir du talon. De nombreux petits fragments de cuir sont associés à cette chaussure.

Les chaussures les plus communes sont généralement assemblées avec le côté chair orienté vers l'extérieur, alors que les modèles plus soignés sont assemblés avec le côté poil orienté vers l'extérieur. Les cuirs sont habituellement cirés pour les faire briller. La présence de clous dans le talon renvoie à un procédé de fabrication moins sophistiqué que celui de la chaussure portée par les membres de l'aristocratie métropolitaine.

Jusqu'au XVIe siècle, aucune distinction n'est faite entre les chaussures portées dans le pied droit ou le pied gauche. Ce n'est qu'à la fin du XVIe siècle ou au début du XVIIe siècle que cette distinction se fait, surtout pour les chaussures à boucle qui sont équipées d'une ganse couvrant le coup de pied, partant de la droite vers la gauche pour le pied gauche et de la gauche vers la droite pour le pied droit.

Pendant le XVIIe siècle, les chaussures commencent à s'attacher avec des rubans et des boucles. Le bout des chaussures passe aussi de la forme ronde à carrée. Au cours du siècle, les chaussures à bout carré deviennent étroitement associées aux chaussures pour hommes. Les talons deviennent de plus en plus fréquents sur les chaussures à la mode, certains talons pouvant atteindre deux ou trois pouces de hauteur. Bien que les chaussures des classes inférieures soient faites de cuir ou de laine durable, les chaussures des classes aisées sont fabriquées de tissus coûteux ou du cuir délicat munis de décorations élaborées.

Cette chaussure a été découverte en 1996 lors de fouilles subaquatiques réalisées dans l'épave du « Elizabeth and Mary », un navire britannique ayant sombré en 1690 lors du siège de Québec par William Phips. L'épave a été trouvée au fond de l'anse aux Bouleaux, à Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord.

Les fouilles subaquatiques ont permis de récupérer 25 chaussures, dont 18 sont presque complètes. Le milieu anaérobique gorgé d'eau a préservé le cuir et différents types de textiles qui, en milieu terrestre, se seraient probablement désagrégés en totalité.

RÉFÉRENCES

BERNIER, Marc-André, dir. L'épave du Elizabeth and Mary (1690). Fouilles archéologiques : Rapport d'activités 1997. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2008. 64 p.
BRADLEY, Charles, Phil DUNNING et Gérard GUSSET. « Material culture from the Elizabeth and Mary (1690): individuality and social status in a late 17th-Century New England assemblage ». ROY, Christian, dir. Mer et monde : questions d'archéologie maritime. Archéologiques, Collection Hors-série, 1. Québec, Associations des archéologues du Québec, 2003, p. 150-170.
DUNNING, Phil. « The Wreck of "Elizabeth and Mary" ». Revista de Arqueología Americana. No 23 (2004), p. 187-213.
NOËL HUME, Ivor. A guide to artifacts of colonial America. Philadelphie, University of Philadelphia Press, 2001. 323 p.
s.a. « The Seventeenth Century - Fashion, Costume, and Culture: Clothing, Headwear, Body Decorations, and Footwear through the Ages ». s.a. Encyclopedia of Fashion [En ligne]. http://www.fashionencyclopedia.com/fashion_costume_culture/European-Culture-17th-Century/The-Seventeenth-Century.html
SAGUTO, D. A. M. de Garsault's 1767 Art of the shoemaker : an annotated translation. Williamsburg, Colonial Williamsburg, 2009. 285 p.