Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Boucle. FaceImage
Photo : Julie Toupin 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Boucle. DosImage
Photo : Julie Toupin 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DiDt-8 > Opération 10 > Sous-opération N > Lot 2 > Numéro de catalogue 277

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Manicouagan

Municipalité

Baie-Trinité

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La boucle fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle se trouvait probablement sur une chaussure d'officier.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La boucle, datant du Régime français (1534-1760), est un objet lié à l'habillement. Elle semble faite d'étain plaqué argent. Elle est symétrique et de forme circulaire, légèrement ovoïde. Le dos du cadre présente une surface plane tandis qu'à l'avers, toute la circonférence est occupée par dix lobes d'égales dimensions représentant une fleur. L'ardillon est manquant.

La boucle est un anneau ou un rectangle métallique muni d'une ou de plusieurs pointes, appelées ardillons, servant à tendre une courroie ou une ceinture. Cette boucle, en raison de sa forme, est une boucle de chaussure ou une boucle d'éperon. Les chaussures de l'époque se ferment soit au moyen de lacets, soit au moyen de boucles et de boutons. L'éperon se fixe sur la partie de la botte couvrant la cheville ou le talon du cavalier. La boucle permet donc de fixer l'éperon à la botte.

Tout au long du XVIIe siècle, le costume masculin des classes aisées intègre toutes sortes d'éléments esthétiques qui visent à affirmer haut et fort le statut social. Chez la noblesse, l'habillement devient le principal moyen de distinction. Non seulement les nobles se réservent-ils l'usage de certains textiles, mais les parures et ornements en métaux précieux ainsi que les pierres précieuses sont également intégrés à leur costume. La boucle de chaussure fait partie de cet habillement, tout comme le port de l'éperon.

L'éperon est non seulement un élément du costume de l'infanterie, mais aussi un élément de la mode masculine qui se répand en Europe sous Louis XIV. Ainsi, l'éperon apparaît comme un autre signe distinctif de la noblesse.

Cet artéfact a été mis au jour en 1995 lors de fouilles subaquatiques réalisées dans l'épave du « Elizabeth and Mary », un navire britannique ayant sombré en 1690 lors du siège de Québec par William Phips. L'épave a été trouvée au fond de l'anse aux Bouleaux, à Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord.

Cette boucle en laiton se trouvait probablement sur une chaussure d'officier. La collection archéologique de référence du Québec comporte plusieurs exemples de chaussure en cuir, certaines peu élaborées attribuées aux miliciens, d'autres plus fines et portant un talon, associées aux officiers. Les épées de cour et autres objets luxueux de la collection archéologique du « Elizabeth and Mary » montrent que les officiers de cette expédition n'ont pas manqué d'afficher, de différentes manières, leur niveau hiérarchique militaire et social.

RÉFÉRENCES

BRADLEY, Charles, Phil DUNNING et Gérard GUSSET. « Material culture from the Elizabeth and Mary (1690): individuality and social status in a late 17th-Century New England assemblage ». ROY, Christian, dir. Mer et monde : questions d'archéologie maritime. Archéologiques, Collection Hors-série, 1. Québec, Associations des archéologues du Québec, 2003, p. 150-170.
LITTLE, Ann M. « Journal Article "Shoot That Rogue, for He Hath an Englishman's Coat On!": Cultural Cross-Dressing on the New England Frontier, 1620-1760 ». The New England Quarterly. Vol. 74, no 2 (2001), p. 238-273.
MARSHALL, Chris. « Buckles Through The Ages ». s.a. C J's Metal Detecting Pages [En ligne]. https://www.ukdfd.co.uk/ceejays_site/pages/buckletitlepage.htm
NOËL HUME, Ivor. A guide to artifacts of colonial America. Philadelphie, University of Philadelphia Press, 2001. 323 p.
STONE, Lyle M. Fort Michilimackinac, 1715-1781: An Archaeological Perspective on the Revolutionary Frontier. Anthropological Series, 2. s.l. Michigan State University Museum, East Lansing, 1974. 367 p.