Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragments de bol ou de terrine. Faces externesImage
Photo : Julie Toupin 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Fragments de bol ou de terrine. Faces externesImage
Photo : Julie Toupin 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-30 > Opération 39 > Sous-opération B > Lot 4 > Numéro de catalogue 1

Contexte(s) archéologique(s)

Palais
Remblai

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'artéfact fait partie de la collection archéologique de référence du Québec, car bien qu'il ait été trouvé sur le site de l'îlot des Palais, dans un remblai déposé en 1894, il pourrait témoigner de l'utilisation de cet objet par l'un des intendants de la Nouvelle-France établis à Québec entre 1716 et 1759, et probablement davantage par leurs domestiques.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les fragments de bol ou de terrine, fabriqués entre 1660 et 1760, sont faits d'une terre cuite rare dans la colonie. L'origine de cette terre cuite n'a pas encore été déterminée exactement. La pâte ressemble à celle de la Saintonge, dans le sud-ouest de la France, mais celle-ci n'est jamais couverte d'engobe. Le rebord est d'un modèle rare et qui n'a pas encore été attribué à un atelier en particulier.

Bien que l'artéfact provienne d'un contexte daté de 1894, il est certain qu'il fut importé dans la colonie avant 1759, soit à l'époque durant laquelle le palais était occupé par un intendant français. Cet objet devait être conservé dans une des salles des caves du second palais de l'intendant, construit de 1715 à 1719, où se trouvaient aussi la cuisine et l'office. Sur les plans datés de 1715, 1718 et de 1726, la cuisine et l'office se trouvaient dans la partie ouest du palais, proches de la fosse des latrines où furent trouvés ces fragments.

Ce bol ou cette terrine a donc pu être acquis, utilisé et jeté par l'un des intendants résidant au deuxième palais entre 1716 et 1759, soit Michel Bégon de la Picardière (1710-1724), Claude-Thomas Dupuy (1726-1728), Gilles Hocquart (1729-1748) ou François Bigot (1748-1759).

Le premier palais de l'intendant est aménagé à partir de la brasserie de l'intendant Jean Talon, qui est en activité de 1669 à 1675. Le palais est de nouveau agrandi vers l'est à partir de 1687, et des cages d'escaliers et des latrines extérieures sont ajoutées. La portion ancienne de l'édifice est réservée à l'intendant, à sa famille et à leurs domestiques, qui l'occupent des caves aux combles. Par la suite, une grande boulangerie est érigée perpendiculairement au palais, face à sa portion centrale. Le palais est détruit lors d'un incendie en janvier 1713, lequel épargne cependant la boulangerie.

En 1716, les ruines du palais sont récupérées pour l'édification d'un nouvel édifice servant d'entrepôts pour les marchandises du roi utilisées dans la colonie et de boulangerie : il s'agit des magasins du Roi. Les fondations, les caves, ainsi que les anciens cachots du palais y sont intégrés. L'ancienne boulangerie est convertie en bureau des magasins. Ces deux bâtiments sont détruits par un incendie en mai 1760, lors de la contre-attaque de l'armée française contre les troupes britanniques installées dans la ville.

Le second palais de l'intendant est construit de 1715 à 1719. Des latrines extérieures, aménagées sur deux étages, sont ajoutées près des flancs extérieurs des avant-corps latéraux ouest et est en 1721 ou 1722. Elles sont munies d'une fosse maçonnée et voûtée et reliées au palais par des passerelles fermées. Incendié en 1725, alors que seuls ses murs, voûtes et cheminées sont conservés, le palais est reconstruit en 1726.


L'artéfact est mis au jour en 2002 sur le site de l'îlot des Palais, à Québec.

RÉFÉRENCES

AUGER, Réginald, dir., Allison BAIN, dir., Nathalie GAUDREAU, Vincent LAMBERT, Caroline MERCIER et Étienne TASCHEREAU. Site du palais de l'intendant : chantier-école de l'an 2005. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 32. Québec, CÉLAT, 2010. 546 p.
BARTON, Kenneth James et E. Ann SMITH. Terres cuites grossières provenant de la forteresse de Louisbourg/Verre datant présumément du premier siège de Louisbourg. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, 1981. 275 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. Les modes de vie à Québec et à Louisbourg au milieu du XVIIIe siècle à partir de collections archéologiques. Collection Patrimoines, série Dossiers, 86. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1994. s.p.
LUEGER, Richard et Marthe OLIVIER. Les terres cuites grossières des latrines de la maison Perthuis. Collection Patrimoines. Dossiers, 55. Québec, Ministère des affaires culturelles du Québec, Direction générale du patrimoine, 1984. 118 p.
MÉTREAU, Laetitia, dir. Identifier la céramique au Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 41. Québec, CÉLAT, 2016. s.p.
MOUSSETTE, Marcel et Françoise NIELLON. L'Habitation de Champlain. Collection Patrimoines, série Dossiers, 58. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1985. 531 p.
MOUSSETTE, Marcel. Les terres cuites communes des maisons Estèbe et Boisseau. Collection Patrimoines, série Dossiers, 51. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1996. 184 p.
PARENT, Caroline. L'hygiène personnelle des membres de l'élite administrative française au XVIIIe siècle : étude des objets de l'hygiène contenus dans les latrines ouest du second palais de l'intendant à Québec (CeEt-30) (1719-1759). Québec, Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine/Université Laval, 2011. 66 p.