Laboratoire d'archéologie du Québec
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Tige de verre à pied. Vue généraleImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-30 > Opération 72 > Sous-opération A > Lot 17 > Numéro de catalogue 2

Contexte(s) archéologique(s)

Palais
Remblai

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'artéfact fait partie de la collection archéologique de référence du Québec, car il a été trouvé dans un remblai déposé dans la cour face au deuxième palais de l'intendant à Québec. Il peut témoigner de l'utilisation de cet objet par l'un des intendants de la Nouvelle-France établis à Québec entre 1716 et 1759.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La tige de verre à pied, fabriquée dans le nord de la France entre 1720 et 1760, est liée à la consommation du vin, ainsi que des liqueurs ou des eaux-de-vie.

Le modèle de ce verre à vin apparaît dans la colonie au début du XVIIe siècle et son usage semble se poursuivre jusqu'au milieu du XVIIIe siècle. Un tel type de verre est désigné comme verre à la façon de Venise, réputée au XVIIe siècle pour sa production de verre d'une grande finesse et d'une minceur remarquable.

Bien qu'il provienne d'un contexte daté entre 1766 et 1785, il est plus probable que l'artéfact soit importé dans la colonie avant 1759, soit à l'époque où le palais est occupé par un intendant français. Le verre a donc pu être utilisé par l'un des intendants de la Nouvelle-France résidant au deuxième palais entre 1716 et 1759, soit Michel Bégon de la Picardière (1710-1724), Claude-Thomas Dupuy (1726-1728), Gilles Hocquart (1729-1748) ou François Bigot (1748-1759).

Le premier palais de l'intendant est aménagé à partir de la brasserie de l'intendant Jean Talon, qui est en activité de 1669 à 1675. Le palais est de nouveau agrandi vers l'est à partir de 1687, et des cages d'escaliers et des latrines extérieures sont ajoutées. La portion ancienne de l'édifice est réservée à l'intendant, à sa famille et à leurs domestiques, qui l'occupent des caves aux combles. Par la suite, une grande boulangerie est érigée perpendiculairement au palais, face à sa portion centrale. Le palais est détruit lors d'un incendie en janvier 1713, lequel épargne cependant la boulangerie.

En 1716, les ruines du palais sont récupérées pour l'édification d'un nouvel édifice servant d'entrepôts pour les marchandises du roi utilisées dans la colonie et de boulangerie : il s'agit des magasins du Roi. Les fondations, les caves, ainsi que les anciens cachots du palais y sont intégrés. L'ancienne boulangerie est convertie en bureau des magasins. Ces deux bâtiments sont détruits par un incendie en mai 1760, lors de la contre-attaque de l'armée française contre les troupes britanniques installées dans la ville.

Le second palais de l'intendant est construit de 1715 à 1719. Des latrines extérieures, aménagées sur deux étages, sont ajoutées près des flancs extérieurs des avant-corps latéraux ouest et est en 1721 ou 1722. Elles sont munies d'une fosse maçonnée et voûtée et reliées au palais par des passerelles fermées. Incendié en 1725, alors que seuls ses murs, voûtes et cheminées sont conservés, le palais est reconstruit en 1726.

L'artéfact est mis au jour en 2013 sur le site de l'îlot des Palais, à Québec.

RÉFÉRENCES

BARRELET, James. « Le verre à boire en France au XVIIIe siècle ». Cahiers de la céramique et des arts du feu. No 7 (1957), p. 100-117.
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LABONTÉ-LECLERC, Mélissa. Rapport de fouille de la sous-opération CeEt-30-72A dans le cadre du chantier-école 2013 de l'université Laval. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université Laval, 2014. 77 p.
LAPOINTE, Camille. Le verre des latrines de la maison Perthuis. Les collections archéologiques de la place Royale, 52. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1981. 206 p.